Mali: le commandant de la Forsat inculpé pour meurtres, écroué, mais vite libéré
![Mali: le commandant de la Forsat inculpé pour meurtres, écroué, mais vite libéré](uploads/news/images/2021/09/Compol-Oumar-Samaké_.jpg)
Le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, commandant de la Force spéciale antiterroriste Forsat a été inculpé, incarcéré et libéré, tout cela en l’espace de quelques heures vendredi 3 septembre. Inculpé, entre autres, de « meurtres » et « coups mortels » par la justice malienne, dans le cadre de l’enquête sur la répression meurtrière des manifestations anti IBK de juillet 2020, qui avaient fait une dizaine de morts, le chef de la Forsat a été placé sous mandat de dépôt, incarcéré dans la foulée avant d’être libéré dans des conditions qui demeurent particulièrement floues.
Manifestations des 10 au 13 juillet 2020
L'inculpation d'Oumar Samaké est liée à la répression des manifestations des 10 au 13 juillet 2020. Le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta est alors fortement contesté, des manifestations sont organisées par une coalition, M5-RFP, composée de partis politiques, de syndicats, d’organisations de la société civile ou encore d’artistes. C’était le mois précédant le coup d’État militaire du 18 août, qui est justement venu « parachever » ce mouvement de contestation, selon les termes employés par la junte qui a pris le pouvoir.Inquiétudes pour la suite de la procédure
Différentes sources ayant animé les manifestations de juillet 2020 et qui attendent que la lumière soit faite sur leur sanglante répression, expriment leur désarroi et leurs craintes pour la suite de la procédure. « Cela rend amer parce que cela montre à quel point on peut mesurer la déliquescence de l’Etat, complètement absent quand on doit rendre la justice, quand on doit aller jusqu’au bout, dénonce Clément Dembele, le président de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali. On était très contents quand on a entendu qu’il y avait eu un début d’arrestation. On s’est dit que désormais, on ne pouvait pas tuer gratuitement les manifestants, les Maliens. » Clément Dembele était, en juillet 2020 l’un des principaux leaders des manifestations réprimées dans le sang. Il craint aujourd’hui que les questions restent sans réponses. « Au moins il aurait dit qui avait donné l’ordre, il aurait dit comment les choses se sont passées sur le terrain. Toutes ces interrogations restent sans réponse. Cela donne le sentiment que seuls les plus faibles paient devant la justice. Nous demandons au président de la transition d’aller jusqu’au bout de ce processus. Il faut situer les responsabilités, que chacun réponde de ses actes. Si Assimi Goïta n’arrive pas à faire cela aujourd’hui, si Choguel Maïga n’arrive pas à assumer, ils auront montré aux Maliens qu’ils ne sont pas capables de faire ce qu’ils disent. Et c’est dommage. »Quelle est votre réaction ?
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