Mali : le Conseil de sécurité reconduit pour un an le régime des sanctions de la résolution 2364 (2017
Réuni mardi 30 Août 2022, à New York, le Conseil de Sécurité a décidé unanimement de reconduire, jusqu’au 31 août 2023 les sanctions énoncées par la résolution 2374 (2017), concernant le Mali de même que la prorogation d’un an du mandat du Groupe d’experts prévu par le même texte.
C’est la résolution 2649 (2022) qui a arrêté des sanctions contre certaines personnalités ayant joué un rôle majeur dans la crise qui sévit au Mali depuis 2012. Les personnes sanctionnées sont interdites de voyager et leurs avoirs à l’étranger sont gelés. Ces mesures, contenues dans la résolution 2374 (2017), s’appliquent à « ceux qui s’emploient à empêcher ou à compromettre la mise en œuvre de l’Accord, ceux qui reprennent les hostilités et violent le cessez-le-feu, ceux qui lancent des attaques contre la MINUSMA et d’autres présences internationales ou entreprennent de les menacer, ainsi que ceux qui apportent leur soutien à de telles attaques et entreprises ».
En bref, les sanctions renouvelées à l’unanimité ce mardi par la réunion du conseil de sécurité de l’ONU s’appliquent uniquement aux individus et entités qui, selon les enquêtes des experts de l’ONU, entravent la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Il faut noter que ces sanctions ont été instaurées en 2017, sous le régime de Feu le Président Ibrahim Boubacar Keïta et depuis lors renouvelées chaque année par l’Organisation des Nations Unies.
Lors de cette réunion, le Conseil de Sécurité a félicité les autorités maliennes suite à la désignation d’un point focal chargé de faire la liaison avec le Comité 2374, en ce qui concerne l’application des sanctions, et pour la demande de Bamako de s’entretenir et d’échanger des informations rapidement et aux moments voulus avec le Comité.
Les Nations Unies et les organisations régionales, telles que l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autres partenaires internationaux assurent rester fermement attachés à l’application de l’Accord. Selon elles, l’accord d’Alger est le seul moyen de parvenir à une paix et une stabilité à long terme au Mali. Dans ce cadre, elles ont accueilli avec satisfaction lors de cette réunion, la tenue à Bamako, du 1er au 5 août 2022, d’une réunion décisionnelle de haut niveau sur l’application de l’Accord. L’ONU espère que les décisions prises au cours de cette réunion seront suivies d’effets.
En rappelant la tenue de cette réunion, la résolution, qui était cette année défendue par la France et le Mexique, a par ailleurs regretté que le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ne se soit pas réuni depuis octobre 2021. A ce sujet, la résolution a de nouveau exprimé sa « vive impatience », face aux retards persistants pris par les parties dans l’application de l’Accord dans son ensemble. Ces retards, selon le Conseil de Sécurité de l’ONU, contribuent à créer un vide politique et sécuritaire qui compromet la stabilité et le développement du Mali.
L’ONU a souligné la nécessité que toutes les parties prenantes s’emploient davantage à s’approprier et à prioriser l’application de l’Accord, en insistant sur l’importance de garantir la participation pleine, égale et véritable des femmes dans tous les mécanismes créés parle cadre de l’Accord, pour en appuyer et en surveiller l’application.
Dans la foulée, le Conseil de Sécurité de l’ONU a prorogé jusqu’au 30 septembre 2023 le mandat du Groupe d’experts, énoncé aux paragraphes 11 à 15 de la résolution 2374 (2017). Il a de même été demandé aux Etats membres de faciliter le travail du Groupe d’experts;
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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