Mali : le Gouvernement qualifie la suspension de l’aide de la France de « non évènement »
La réplique des autorités maliennes ne s’est pas fait attendre suite à la décision des autorités françaises de suspendre leur aide en destination du Mali. Le gouvernement qualifie cette annonce de non évènement et interdit immédiatement des activités de toutes les ONG bénéficiant les fonds en provenance de la France.
Entre Paris et Bamako, c’est la réponse du berger à la bergère. Alors que l’annonce d’une probable suspension de l’aide financière de la France en destination du Mali est largement relayée par les médias, le gouvernement malien a décidé de répondre. Dans un communiqué lu, hier jeudi, au journal du 20heures par le ministre de l’administration du territoire, porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maîga, le gouvernement dit avoir pris note de cette annonce.
D’emblée, le gouvernement malien reproche aux autorités Françaises d’évoquer «des motifs fallacieux de la coopération militaire Mali-Russie et des risques de détournement » pour suspendre leur aide publique au développement à destination du Mali. Toutefois, la communiqué a dénoncé la décision de la France d’octroyer directement aux ONG françaises, des fonds mis à disposition dans le cadre de l’action humanitaire de la France au Mali ».
Le gouvernement Malien rejette ces allégations et les qualifie « de fantaisistes sans aucun fondement. « Cette annonce des autorités françaises est un non évènement », a qualifié le communiqué du gouvernement. Selon Bamako, cette déclaration n’est qu’un nouveau subterfuge de la France destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali.
Et le communiqué du gouvernement malien d’annoncer que « depuis février 2022, la France a notifié par voie diplomatique la suspension de sa coopération au développement en faveur du Mali ». Pour Bamako, cette réaction de la France serait intervenue suite à la détermination du Président de transition, le Colonel Assimi Goïta, de faire « respecter la souveraineté du Mali, les choix de partenaires et des choix stratégiques opérés et la prise en compte des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions ».
Les activités des ONG interdites
Le gouvernement malien se moque de la mesure prise par la France. Selon lui, depuis février 2022, la France a notifié par voie diplomatique aux autorités maliennes la prise de cette décision qui, selon le communiqué, « ne suscite aucun regret ». Pour la simple raison, selon le communiqué, elle contribue à la restauration de la dignité bafouée par une France spécialisée dans l’octroi d’aide déshumanisante pour le Peuple, puis ensuite l’utilisée comme moyen de chantage des gouvernants.
Toujours en réplique à cette annonce, le gouvernement a décidé de sévir contre les ONG qui bénéficient directement de ces fonds octroyés par la France. « Le Gouvernement de la Transition décide d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire », a décidé le gouvernement Malien, invitant « le Peuple malien à rester serein et à soutenir les Autorités de la Transition dans leur noble mission de refondation de l’Etat et de lutte implacable contre les groupes terroristes ».
Cette mesure du gouvernement malien constitue un véritable camouflet pour le collectif d’ONG qui avait adressé il y a quelques une lettre au Président Emmanuel Macron lui demandant de revenir sur sa décision de suspendre l’aide de la France au Mali au motif que les autorités actuelles du pays collaborent avec le groupe paramilitaire Russe Wagner. Pour ce collectif d’ONG opposé à cette mesure, l'aide publique au développement de la France via ces ONG devrait être "garantie en dehors de tout agenda politique ou sécuritaire, et uniquement selon les besoins des populations".
Selon le site de l'ambassade de France au Mali, quelques 809 millions d’euro ont été octroyés au Mali sous forme de prêt, de subvention et d’accompagnement technique à travers de l'Agence française de développement entre 2013 et 2020.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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