Mali : le juge anti-corruption enquête sur les affaires ‘’des avions cloués au sol et des ristournes des sociétés coopératives des producteurs de coton’’
Le Procureur en charge du Pôle économique et financier de Bamako, Mamoudou Kassougué, était face à la presse, hier, au tribunal de première instance de la commune III pour décliner ses ambitions dans la lutte implacable contre la corruption. Dans la foulée de cette conférence, ce Magistrat a annoncé l’ouverture des enquêtes dans les affaires dites « des avions cloués au sol » et « des ristournes de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton », qui défraient la chronique.
maliweb.net - Ce nouveau procureur nommé à la tête du Pôle économique et financier de Bamako, à la suite de la récente vague de mutation opérée par le Ministre de la justice, veut engager une lutte implacable contre la corruption. « La situation de la corruption est tellement critique que si nous ne voulons pas perdre définitivement le combat contre la corruption … nous devons très promptement nous ressaisir et mener une lutte implacable contre toutes les pratiques corruptives dans tous les segments de notre société », a déclaré le Magistrat Mamoudou Kassougué. Ce dernier de poursuivre avec les quatre griefs qui sont généralement portés contre la justice dans la lutte contre la corruption. Le premier relatif à la lenteur des procédures judiciaires, le juge de se défendre que la justice a besoin de temps pour comprendre ; déterminer les circonstances exactes des faits, les motivations qui les entourent, d’identifier les vrais auteurs afin d’éviter que les innocents soient condamnés.
Le second portant le non aboutissement des enquêtes, le juge anti-corruption d’inviter les populations à nuancer, car, dit-il, la plupart des dossiers de corruption portent sur les faits criminels, qui nécessitent l’ouverture d’une information qui peut prendre du temps. « Les pays qui servent de références et qui sont suffisamment outillés, il y a des enquêtes financières qui durent 7, voire 10 ans », a cité comme exemple le Juge, qui renchérit que certains dossiers sont jugés au correctionnel et en Assises, qui ne sont malheureusement pas portés à la connaissance du public.
Le troisième point sur le nombre élevé de classement sans suite des dossiers de corruption, il soutient que les causes liées à l’action publique sont souvent à l’origine. A l’en croire, certains cas bénéficient d’une prescription, l’amnistie, l’abrogation de la loi pénale et la mort du mis en cause. Le quatrième grief relatif au silence de la justice sur les cas de corruption révélés par les activistes et les lanceurs d’alertes, le Magistrat Mamoudou Kassougué d’évoquer un problème de culture et les difficultés à réunir les éléments de preuves sur les dénonciations ou les révélations non étayées dans la plupart des cas, ou souvent fantaisistes.
Des réformes pour combler les lacunes des textes
Par ailleurs, le conférencier a indiqué que le pôle économique entend pleinement jouer sa partition dans la lutte contre la corruption avec engagement, détermination et responsabilité. Ce travail qu’il prétend faire avec objectivité est déjà en marche, « nous donnerons une suite à toutes le plaintes et les dénonciations. C’est le cas des affaires dites « des avions cloués au sol » et « des ristournes de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton », révélées par la presse et une dénonciation anonyme. Ajoutant que des poursuites seront systématiquement engagées contre toutes les personnes que les enquêtes feront découvrir comme étant présumées auteurs, coauteurs ou complices de faits de corruption.
Dans cette foulée, le Magistrat a annoncé des sessions d’assises spécialement consacrées au jugement des dossiers de corruption, le fonctionnement effectif de la chambre des délits économiques et financiers. Ceux-ci, selon lui, seront consolidés par les propositions pertinentes de réformes adressées aux autorités compétentes pour combler les lacunes des textes. Certaines de ses reformes porteront sur l’exécution diligente des condamnations à l’amende et au remboursement et des confiscations ordonnées, voire la possibilité d’avoir des lois qui permettent d’enquêter sur les cas « de surfacturation et le financement occulte des partis politiques ».
Siaka DIAMOUTENE/ La Rédaction de maliweb.net
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