Mali: le ministre Ismaël Wagué a rencontré le chef de la milice Dan Na Ambassagou
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« Pas une caution »
« Ce n’est pas une caution », assure d’emblée un cadre du ministère malien de la Réconciliation nationale, qui précise que des rencontres similaires ont également lieu avec d’autres groupes d’autodéfense, à la fois dogons et peuls. « Nous voulons engager un dialogue avec tous les groupes armés pour apaiser les tensions sur le terrain : entre l’armée et les populations, entre l’armée et ces groupes, et entre ces groupes eux-mêmes. » L'objectif affiché par les autorités est de faire cesser les hostilités et engager dans le centre du pays un processus de désarmement et de réinsertion, sur le modèle de celui qui a commencé dans le Nord. « Nous n’avons conclu aucun accord. Pour le moment, nous voulons les préparer à ce processus, les convaincre de déposer les armes », précise encore ce proche collaborateur du ministre de la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué - qui avant d’être ministre, avait été l’un des principaux meneurs du coup d’État du 18 août 2020. « Il n’en est pas question », estime pourtant Mamoudou Goudienkilé, président de Dan Na Ambassagou, qui a participé à la rencontre. « Pour ça, il faudrait déjà qu'il y ait la sécurité ! Avant de nous désarmer, il faudrait déjà désarmer les jihadistes qui tuent nos populations, volent notre bétail et brûlent nos villages ! » Mamoudou Goudienkilé affirme qu’il n’a d’ailleurs pas été question de désarmement pendant cette rencontre, qu’il juge « salutaire » et « fructueuse », car elle a permis à son groupe armé de réaffirmer son soutien à l’État malien et de solliciter une présence accrue des militaires maliens dans certaines zones, « en accord avec Dan Na Ambassagou ».Affichage ?
Du côté de l’association peule Tabital Pulaaku, la réaction est forcément moins enthousiaste. « Nous avons été surpris », explique son vice-président Boureima Gnalibouny Dicko, qui regrette que l’État ait jusqu’à présent « toujours protégé » la milice. « Nous voulons croire qu’il y a aujourd’hui une volonté réelle de les désarmer, mais nous craignons que ça ne soit qu’un affichage. »Quelle est votre réaction ?
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