Mali : le prix de la baguette du pain divise le gouvernement et les boulangers
Au Mali, le prix de la miche du pain a connu une augmentation passant de 250 FCFA à 300 FCFA. Cette nouvelle flambée a créé un bras de fer entre les syndicats des boulangers et l’exécutif qui se jettent les responsabilités.
-maliweb.net- Le lundi 1er novembre, alors que nombreuses familles de la capitale malienne s’apprêtaient à accompagner leurs progénitures à l’école, elles ont été surprises par le nouveau prix du pain dans les boutiques et pâtisseries. Certaines boutiques n’étaient pas approvisionnées, les rares qui en ont reçu vendaient la baguette à 300f soit une majoration de 20%.De quoi provoquer l’ire de nombreux consommateurs. Le week-end dernier, une partie du syndicat des boulangers a menacé d’augmenter le prix du pain évoquant le coût du prix du blé. « Le sac de 50 kg vendu à 18.000 FCFA est passé à 20.000 FCFA soit une augmentation de 11% », annonce le syndicat.
De son côté, le Ministère de l'Industrie et du Commerce a condamné cette décision unilatérale de l’augmentation du prix indicatif plafond du pain par un groupe de boulangers. Le ministre Mahmoud Ould Mohamed a convoqué hier lundi une réunion de cadre de concertation de la filière farine-pain pour examiner la situation, l’évolution du prix du cours mondial du blé sur le marché international et l’état d’approvisionnement des marchés en marine boulangère. Ce cadre de concertation a décidé du maintien, jusqu’à nouvel ordre, des prix consensuels du pain à 250FCFA la miche de 300g et 125 FCFA la baguette de 150g.
Ce mardi matin, les équipes de brigades économiques des structures de la Direction générale du commerce et de la concurrence ont procédé, sur instructions fermes du Ministre de l'Industrie et du Commerce, à la fermeture de guichets de boulangeries, boutiques et points de vente de pain ne respectant pas les prix consensuels du pain. La DGCC annonce que des procès-verbaux d'infractions ont été dressés contre les récalcitrants sur la base des amendes reversées au Trésor public. En outre, cette structure rassure que « les opérations de maintien de l'ordre commercial vont se poursuivre matin et soir jusqu'à la stabilisation effective de la situation ». Pour réussir cette opération, la DGCC a même exhorté les consommateurs à signaler à ses équipes les éventuels manquements.
Des boulangers reconnaissent que le prix consensuel maintenu a été décidé lors de cette réunion entre l’exécutif et les syndicats, mais se disent dans l’impossibilité de le respecter. Pour éviter les mesures de répressions, certaines boulangeries annoncent leur fermeture dès ce mardi soir. « Nous avons certes, donné notre accord sur le prix au Gouvernement, mais nous pensons que c'est intenable, et par conséquent, aucune boulangerie ne travaillera jusqu'à nouvel ordre », selon le Président de l'Union des Boulangers du Mali.
Quant aux consommateurs, ils sentent être pris dans un étau entre le gouvernement et les boulangers. « Le coût du transport, la quantité des additifs (levures, eau) ou autres produits accessoires (électricité), indispensables à la production du pain, demeurent les mêmes pour 50kg », déclare Bassirou Ben Doumbia, insistant que « Ces faits sont factuels ». Pour lui, lorsque « l'Etat est faible, le marché devient le lieu de tous les abus ».Pour la protection de ses droits, poursuit-il, l'une des meilleures réponses du consommateur, aux politiques injustes sur les prix, est le « boycott ».
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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