Mali : les 49 militaires ivoiriens inculpés pour ‘’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat’’
Au Mali, les 49 militaires ivoiriens arrêtés, il y a un mois à l’aéroport de Bamako, ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt par un juge d’instruction du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale.
C’est officiel, les militaires ivoiriens sont inculpés et placés sous mandat dépôt. Dans un communiqué datant du 14 août dernier, le Procureur de la République du pôle judiciaire spécial indique qu’ils ont été inculpés suite à l’ouverture d’une information contre eux. Selon cette juridiction, ils sont inculpés pour des faits «d’associations de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et complicité de crime ». « Il a été procédé les 10, 11, et 12 août 2022 à leur inculpation de ces chefs de prévention et à leur placement sous mandat de dépôt », a déclaré le procureur de la République, Samba Sissoko, qui rassure, par ailleurs, que, dans le respect de leurs droits « des investigations objectives et transparentes » seront menées pour aboutir à la manifestation de la vérité. Toutefois, ajoute le communiqué du procureur, ces investigations permettront d’identifier les éventuels auteurs, co-auteurs et complices de ces faits et situer la responsabilité.
Pour rappel, les 49 militaires ivoiriens ont été interpellés à l’aéroport de Bamako, le 10 juillet dernier, à leur descente d’un avion en provenance d’Abidjan. Le gouvernement malien a accusé ces militaires ivoiriens d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan et rassure qu'ils étaient en mission pour l'ONU. Les autorités ivoiriennes se défendent en arguant que ces soldats devaient prendre la relève d'autres Ivoiriens déployés au Mali en tant qu'Elements nationaux de soutien (NSE), une procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.
Dans une note verbale, la MINUSMA parle de ‘’ dysfonctionnement’’ et déclare que «elle n'a pas connaissance d'un contrat entre l'Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE", poursuit la note verbale. En précisant qu’elle n'a pas été aussi informée de la présence et du nombre de NSE de la Côte d'Ivoire. Elle a même ajouté qu’un recoupement des documents a permis de constater que l’effectif des éléments ivoiriens s’élevait à 50 militaires. La médiation togolaise a déjà fait le tour des capitales des pays pour tenter de rapprocher les positions. Un premier round a eu lieu, le 28 juillet dernier, à Lomé entre une délégation ivoirienne et malienne sans parvenir à trouver une solution diplomatique à cette affaire qui ravive la tension entre Bamako et Abidjan.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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