Mali: les détails du plan d'action de Choguel Maïga
![Mali: les détails du plan d'action de Choguel Maïga](uploads/news/images/2021/07/Choguel-Kokalla-Maïga-CNT.jpeg)
Au Mali, le Premier ministre de la Transition Choguel Maiga a présenté son plan d’action gouvernementale ce vendredi après-midi 30 juillet. Il s’est exprimé devant les membres du Conseil national de transition, qui fait actuellement office d’Assemblée législative, lors d’une session extraordinaire. Relecture de l’accord de paix, renforcement des forces armées, élections transparentes : ce qu’il faut retenir de ce plan d’action
Renforcer l’armée
Une fois entré dans le vif du sujet, Choguel Maïga a exposé un programme en quatre axes. Premier axe : le renforcement de la sécurité. Pour améliorer la lutte contre le terrorisme et le banditisme, le premier ministre s’engage à mettre « tous les moyens matériels et humains nécessaires » à la disposition des forces de défense et de sécurité : renforcement des effectifs, modernisation des équipements et amélioration de la formation.Relecture de l’accord de paix
Sur un sujet plus polémique, Choguel Maïga a remis sur la table son projet de « relecture intelligente et consensuelle de l’accord de paix », et cela afin d’en favoriser une « appropriation collective ». Certaines dispositions seront relues selon les modalités prévues par l’accord : une démarche « inéluctable », selon Choguel Maïga, qui n’a pas précisé à quelles dispositions il pensait. Une démarche sur laquelle les ex-rebelles de la CMA expriment de vives réticences.Assises nationales de la refondation
Deuxième axe : les réformes politiques et institutionnelles. Choguel Maïga prône une « rénovation du cadre politique » afin de rendre les institutions « plus fortes et plus légitimes ». Dans ce but, et comme il l’avait déjà évoqué, Choguel Maïga annonce des « Assises nationales de la refondation », un cadre de dialogue qui s’appuiera sur les conclusions du Dialogue national inclusif et des autres - très nombreux - « fora » ayant eu lieu ces dernières années.Élections dans les délais
Troisième axe : l’organisation des élections générales, présidentielle et législatives, qui doivent marquer la fin de la Transition et le retour à l’ordre constitutionnel. Sans surprise, le Premier ministre les promet « transparentes, crédibles et inclusives ». Pour cela, il a une nouvelle fois défendu une réforme sensible, celle de la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. « Une demande persistante exprimée depuis des décennies par la classe politique et la société civile », a rappelé le chef du gouvernement, afin de restaurer la confiance de tous lors des compétitions électorales. Depuis qu’il en est question, de nombreux partis politiques ont exprimé leurs craintes de voir cette ambitieuse réforme, et toutes les autres, mener à un allongement de la période de transition. Choguel Maïga, qui avait déjà expliqué qu’il entendait respecter les engagements pris devant les Maliens et la communauté internationale - une présidentielle en février et des législatives en mars -, n’est pas entré dans les détails du chronogramme de plan d’action, mais il a assuré qu’il « tenait compte des délais temporels de la transition ».Pacte social
Quatrième axe : la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Choguel Maïga promet une « gouvernance de rupture et d’exemplarité », fondée sur la lutte contre la corruption et l’impunité, « à la base de la déliquescence de notre État ». Le chef du gouvernement annonce des audits sur les bâtiments publics, une commission d’enquête sur les démolitions réalisées dans la zone aéroportuaire de Bamako ainsi que des enquêtes sur les exactions des 10,11 et 12 juin à Bamako, Sikasso et Kayes - lorsque des civils manifestant contre le régime de l'ancien président IBK avaient été tués. Sur le plan social, Choguel Maïga promet de dégager « minimum 100 milliards » pour les secteurs sociaux prioritaires au bénéfice des plus démunis. Le retour des déplacés et réfugiés dans leur localité d’origine est affiché comme une priorité du gouvernement. Choguel Maïga promet également une nouvelle conférence, sociale cette fois, et qui sera organisée « en concertation avec les partenaires sociaux ». Objectif : trouver les compromis permettant de concilier l’amélioration de la vie des travailleurs et du budget de l’État, et cela, alors que la fin de la période IBK et le début de la Transition ont été marqués par des grèves à répétition. « Nos parents enseignants n’ont rien à craindre », a d’ailleurs promis Choguel Maïga, face aux inquiétudes liées à l’harmonisation des salaires dans la fonction publique.2 050 milliards de FCFA
La lutte contre le coronavirus, l’amélioration de l’accès à la santé et à l’eau potable, la promotion de la culture, la prise en compte du genre et de la jeunesse ont également été citées, en fin de discours, comme des priorités qui demeurent. À l’intention des partenaires de Bamako, Choguel Maïga a enfin assuré que le Mali continuerait de respecter tous ses engagements internationaux. « Notre pays est à un tournant décisif de son histoire, il joue sa survie avec l’aide des pays frères et des organisations multilatérales », a tenu à formuler le Premier ministre. Le coût de ce programme a été estimé par le Premier ministre de la Transition à plus de 2 050 milliards de FCFA.Premières réactions
Quelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)