Deux jours après un nouvel attentat suicide à Kidal, le MNLA tente de trouver des solutions pour sécuriser une ville étalée et très difficile à sécuriser. Une sécurisation compliquée, de plus, par des conflits avec les ex-combattants d'Ansar Dine désormais au Mouvement islamique de l'Azawad.
Excédées, les femmes de Kidal ont décidé de faire la police. Jeudi matin, un petit groupe s'est rendu au poste de contrôle à l'Est, au niveau de la piste qui part vers Tinessako, un check-point géré par des combattants du MIA, ex-membres d'Ansar Dine. Des combattants jugés trop laxistes. « Ils ne contrôlaient rien, raconte une participante. Ils laissaient passer tout le monde. On veut du sérieux ».
John Ging
Directeur des opérations humanitaires de l’ONU qui s’est rendu au Mali au chevet des déplacés
Le nombre de personnes violées ou mutilées est effrayant. Toute une population dans le nord du Mali a été traumatisée...
Au même moment et pour la première fois, des patrouilles du MNLA entamaient des fouilles dans des bâtiments.
Visés, des lieux abandonnés, des garages et des maisons, notamment celles de cadres du MIA. « Les fouilles n'ont rien donné, affirmait hier soir un chef de la sécurité du MNLA, mais nous comptons ratisser toute la ville ».
Le MNLA cherche visiblement à isoler le MIA. Le refus de toute alliance politique et les vives critiques sont quotidiennes. « Ils disent que l'on porte l'odeur d'Aqmi », affirme l’un des leaders du MIA, qui ajoute que « l'exécutif du MNLA estime qu’une alliance avec nous serait défavorable dans le futur ».
Une jeune commerçante de Kidal s'énerve de ces tensions. « En attendant, explique-t-elle, Kidal est loin d'être sécurisée. Les terroristes ont visé des postes de contrôles. Mais que se passera-t-il s'ils commettent des attentats à l'école ou au marché ? ».