Les forces d'auto-défense peuvent-elles libérer le nord avec seulement le cœur?

Juillet 22, 2012 - 14:13
Juillet 22, 2012 - 14:14
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Les militaires maliens et leurs chefs, en particulier le capitaine Amadou Haya Sanogo, pourront-ils encore se regarder dans un miroir? Les autorités par intérim du Mali ont-elles définitivement échoué dans leur mission de remettre leur pays sur les rails, suite au putsch militaire du 22 mars dernier et la prise, depuis un certain temps du nord par des islamistes de tout acabit? La Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) qui continue, malgré les difficultés et les erreurs inhérentes à la complexité de l'opération, va-t-elle désormais jeter l'éponge? La fameuse Communauté internationale, lourde de ses atermoiements et de ses intérêts divergents et très personnels, tournera-t-elle enfin officiellement le dos au Mali pour ne concentrer ses forces que sur la Syrie, comme elle le faisait en réalité depuis toujours? Une chose est certaine, les populations ont décidé de prendre leur destin dramatique en main. «L'armée malienne prend trop de retard. Notre objectif c'est de libérer le nord du Mali, et nous le pouvons.» Le ton est décisif et l'option n'est ni plus, ni moins qu'une déclaration de guerre. Elle vient de Me Harouna Traoré, l'un des responsables des Forces patriotiques de résistance (FPR), une nouvelle force, composée, selon Rfi, de six mouvements politico-militaires d'auto-défense. Son ambition est sans équivoque: reconquérir par les armes, le nord du pays. Son arme fatale: des milliers d'hommes et des bases en formation. Et voilà les patriotes sauveurs sur le sentier de guerre, certains que toute autre action pour rendre au Mali son nord est vouée à l'échec. «Il n'y a que la guerre pour libérer le nord, là où on est. Les négociations et discussions ne pourront plus libérer le nord. On va faire la guerre.» Mais une chose est de faire la guerre, et une autre est de la gagner. Ces hommes et femmes formés en quelques jours, dotés de quelques fusils et poussés par leur foi en la souveraineté d'un «Mali, un et indivisible», feront-ils le poids face à des islamistes, véritables machines de guerre et rompus aux maniements d'armes les plus sophistiquées, fournies pour la plupart par la poudrière libyenne? Sans l'aide de l'armée malienne, malheureusement obnubilée par le pouvoir à Bamako et le soutien de la Cedeao et de l'Union africaine, elles aussi piteusement affaiblies par les contradictions des États membres, dont nombre de dirigeants se vouent une haine cordiale, que peuvent les forces de libération du nord-Mali? À ces limites des actions des militaires et l'inaction des organisations africaines, il convient d'ajouter l'égo mal placé de Maliens qui pensent, peut-être à tort, pouvoir recoller les morceaux de leur pays, sans un appui extérieur. En tout cas, la situation à tourné à la tragédie au Mali et la guerre pourrait bien  endeuiller davantage, en cette période de ramadan qui a pour caractéristique de décupler la voracité meurtrière de ces islamistes, tueurs d'enfants de Dieu...au nom de Dieu. Il faut enfin se pencher, sérieusement, au chevet du Mali, pour éviter une autre hécatombe, après celle d'Aguelhok, encore vivace dans les esprits.   Source: fasozine.com/ 22 JUILLET 2012 18:48

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