Mali: les libertés publiques restreintes par l’état d’urgence

Pour faire face à la crise sanitaire, des mesures d’ampleur ont été prises au Mali. Mais ce n’est pas tout. Dans le même temps, les autorités invoquent « la situation sécuritaire du pays » et « la persistance des actions terroristes » pour mettre en place toute une série de mesures d’un autre genre. Sans lien avec le Covid-19, elles marquent un sérieux tour de vis sécuritaire.
Tour de vis sécuritaire
Mais parallèlement aux mesures pour lutter contre l’épidémie, les autorités de transition ont également mis en place des mesures qui vont « modifier sensiblement l’exercice des libertés publiques et individuelles », selon les mots du ministre de l’Administration territoriale. Ces mesures marquent un tour de vis sécuritaire de l’exécutif. Dans une lettre adressée à tous les gouverneurs, préfets et sous-préfets du Mali, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga leur indique qu’ils peuvent dorénavant « ordonner en tous lieux des perquisitions de jour et de nuit ». Le ministre leur rappelle également qu’ils sont habilités à « assurer le contrôle de la presse », « des réseaux sociaux », « des émissions radiophoniques ou télévisées », ainsi que des cinémas et des théâtres. Les représentants de l’État, sur l’ensemble du territoire, peuvent également « prendre toute disposition relative au contrôle des correspondances postales, télégraphiques, électroniques ou téléphoniques ». En clair, mettre sur écoute les téléphones portables et lire les échanges de mails privés.Inquiétude de la CNDH et des journalistes
Cette batterie de dispositifs inquiète la Commission nationale des droits de l'Homme du Mali. Aguibou Bouaré, qui est le Président de la CNDH, dit redoubler de vigilance face à ces mesures jugées « liberticides ».C'est surtout en période d'exception que la tentation est grande de prendre des mesures liberticides. Donc nous redoublons de vigilance quoique la situation sanitaire soit préoccupante.
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