Mali : l’imam Dicko promet « une mobilisation historique ce mardi »
Face à la presse, hier soir, l’imam Mahmoud Dicko a démenti les allégations de division au sein du M5-RFP en appelant les commerçants à fermer les boutiques en mi-journée de ce mardi pour ensuite rejoindre la manifestation à la place de l’Indépendance qui , selon lui , sera inscrit dans les annales de l’histoire du Mali.
« J’ai convoqué ce point de presse pour joindre ma voix à l’appel à la manifestation de mes frères du M5-RFP. C’est pour dire que la sortie de ce mardi est une décision unanime et collégiale. Nous voulons que cette manifestation soit inscrite dans les annales de l’histoire du Mali », a introduit l’autorité morale du M5-RFP, Mahmoud Dicko. Poursuivant que c’est avec une conviction qu’ils sont entrain de mener cette contestation pour instaurer un changement de gouvernance. « On ne fait pas semblant », a-t-il martelé.
Et d’appeler en même temps les commerçants à fermer les commerces dans les marchés à partir de midi pour rejoindre la place de l’Indépendance. « Nous appelons Bamako et sa périphérie à sortir massivement pour prouver au monde entier que nous sommes un peuple débout et digne, qui n‘est pas d’accord avec la situation actuelle du pays », a-t-il appelé.
Tour à tour, il a dénoncé la gestion de la crise par le Chef de l’Etat, les attaques perpétrées contre ses partisans et sa mosquée par les forces de l’ordre et de sécurité et l’enlisement. « Ni le Président de la République encore moins le premier ministre ne m’ont appelé pour s’enquérir de ce qui s’est passé », proteste l’influent imam Dicko.
Par ailleurs, l’imam Dicko a profité de ce point de presse pour régler ces comptes avec la médiation de la CEDEAO, les chancelleries occidentales. « C’est dans les chancelleries étrangères que le destin du Mali est décidé. Où est donc parti Ibrahim Boubacar Keïta que nous avons connu dans le passé ? », s’interroge-t-il. En accusant le Président IBK de jouer à un bras de fer avec le peuple. « Il n’y a pas de bras de fer entre le peuple et le dirigeant qu’il a élu. Ce dernier doit se plier à sa volonté », a insisté l’imam Dicko sous les applaudissements nourris de ses partisans. Il dit se réserver le droit de ne pas commenter les accusations du Chef de l’Etat l’indexant de vouloir transformer le Mali à un Etat islamique. « Ces propos ont été tenus dans les chancelleries occidentales depuis 2018. Mais IBK a oublié de dire que nous avons transformé les mosquées en QG de campagne en sa faveur il y a plusieurs années », a-t-il rappelé.
Un premier ministre qui souffre de légitimité
S’agissant du Premier ministre dont il appelle à démissionner, l’imam Mahmoud Dicko a révélé qu’il doit son poste il y a un an grâce à son intervention auprès du Chef de l’Etat. « J’ai recommandé Boubou Cissé et beaucoup de ministres à IBK et en appelant mes amis de Nioro du Sahel à soutenir son gouvernement », a –t-il révélé, en menaçant de faire d’autres révélations dans les prochaines jours. A l’en croire, le premier ministre reconduit par le Chef de l’Etat ne bénéficie ni du soutien de la majorité, ni de l’opposition encore moins de la société civile. « Il a juste été imposé par ceux qui ont un autre agenda pour le Mali malgré qu’il souffre d’absence de légitimité et de base », a-t-il dit.
Pour clore, l’imam Dicko dit croire à une solution endogène pour résoudre la crise sociopolitique malienne. Pour lui, le Mali dispose suffisamment de ressorts nationaux pour mettre un terme au gouffre. En évoquant ainsi le patriotisme de plusieurs anciens Présidents dont le défunt Modibo Keïta, Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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