De la paille recouvre encore le sol autour d’un karité. C’est ici, au milieu d’un champ en lisière d’une vieille cimenterie, près du village de Diago, à quelques kilomètres de Kati, qu’ont été enterrés les corps de 21 Bérets rouges assassinés par les hommes d’Amadou Haya Sanogo après la tentative de contre-coup d’État des 30 avril et 1er mai 2012 .
L’exhumation de ces cadavres , le 4 décembre 2013, avait constitué une avancée majeure dans l’enquête sur la disparition de ces Bérets rouges. Aussi douloureuse qu’elle soit, cette découverte avait réveillé chez les familles des victimes l’espoir de découvrir enfin la vérité. Depuis, plus rien, ou presque. Le procès d’Amadou Haya Sanogo et de ses 17 co-accusés devant une Cour d’assises, attendu depuis six mois, ne vient pas et est en train de devenir un serpent de mer à Bamako.
« Pourquoi les autorités n’organisent-elles pas un procès ? »
« Le dossier avait bien démarré, avec plusieurs arrestations et de nombreuses auditions par le juge d’instruction Yaya Karembé. Maintenant que l’enquête est bouclée, nous nous demandons pourquoi les autorités n’organisent pas un procès », confie Yacouba Dembélé, secrétaire général de l’Association des parents et épouses des militaires Bérets rouges assassinés (Apembra), tout en s’interrogeant sur le manque de volonté politique dans cette affaire. Son frère, le première classe Mamadou Dembélé, faisait partie de la vingtaine de membres du 33e régiment des commandos parachutistes (33e RCP, le régiment des Bérets rouges) arrêtés par les Bérets verts du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) après le contre-coup d’État manqué contre la junte de Sanogo.
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