Mali : l'ONU exhorte les rebelles à mettre fin aux combats dans le nord

90 000 personnes déplacées "sans assistance"
Des témoignages sont venus corroborer ces accusations. "C'est une réalité, ici. La nuit, ils enlèvent des femmes, ils les emmènent, ils les violent", a affirmé un habitant de Gao, assurant avoir connaissance d'une "dizaine de cas au moins". Le nord du Mali est devenu totalement inaccessible à la presse et aux organisations internationales. Mais de nombreux habitants interrogés depuis Bamako ont fait état de saccages et de pillages à Gao et Tombouctou, visant en particulier des bâtiments publics, des locaux et entrepôts d'ONG internationales. Quelque 90 000 personnes déplacées qui se trouvaient à Gao, Tombouctou et Kidal sont aujourd'hui "sans assistance", s'est inquiété mercredi un porte-parole de Caritas Internationalis à Rome. "Les édifices publics, les bureaux privés, les banques, les sièges d'ONG, les banques alimentaires, tout a été saccagé" par les assaillants, affirme depuis Gao un employé d'une organisation humanitaire. "Il n'y a plus d'hôpital, plus de dispensaire, plus de centre de santé communautaire, poursuit-il. Ils ont enlevé même les lits, même les portes de l'hôpital." Kidal, dont le chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, est originaire, a été épargnée car ce sont essentiellement ses combattants qui ont capturé la ville, selon un observateur. Dans la ville historique de Tombouctou, les hommes d'Ansar Dine, appuyés par des éléments d'Aqmi, ont pris le dessus sur le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et ont mis fin aux pillages, annonçant vouloir appliquer la loi islamique, selon des habitants. Trois des principaux chefs d'Aqmi ont aussi été signalés mardi dans Tombouctou, dont Mokhtar Belmokhtar, figure historique d'Aqmi. À Gao, trois groupes distincts se partagent le contrôle de l'agglomération, selon un député local, Abdou Sidibé : les Touaregs du MNLA, les islamistes d'Ansar Dine et d'un groupe dissident d'Aqmi, et enfin des trafiquants et groupes criminels. Pendant ce temps, à Bamako, le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, devait rencontrer le médiateur ouest-africain, le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibrill Bassolè. Soumise depuis lundi à un embargo diplomatique, économique et financier imposé par ses voisins, la junte s'est vu infliger mardi de nouvelles sanctions par l'Union africaine (UA) et les États-Unis. Elle reste également sous la menace d'une intervention militaire ouest-africaine, alors que les chefs d'état-major de la Cedeao doivent se retrouver jeudi à Abidjan pour activer une force régionale déjà en alerte. AFP 04/04/2012 à 19:59Quelle est votre réaction ?






