Carrefour économique
À Gossi, Barkhane estime que la population est favorable à la force française, mais les habitants parlent parfois avec une certaine réticence. Vêtue d'un boubou coloré, une femme s'avance vers les militaires et s'adresse à eux dans un français hésitant. «
Tout va bien »,
dit-elle.
«
Lorsque Barkhane est là, la sécurité est là (...) On fait ce qu'on veut à présent, avant on avait dû s'en aller jusqu'à Bamako, depuis que Barkhane est revenue, nous sommes revenus ici. »
Plus loin sur le marché, dans son échoppe vide, Amil Alassane Maiga, cordonnier de métier, se désespère : à cause de l'insécurité, les clients ont déserté. «
Rien ne marche. Même ceux qui ont les moyens ont peur de se déplacer à cause de l'insécurité, déplore-t-il.
Si vous avez de l'argent avec vous, en cours de route, on vous braque et on vous le prend. Moi, je voudrais partir d’ici. »
En s'installant durablement à Gossi et dans la région, les militaires français et leurs partenaires maliens espèrent désormais reprendre le terrain longtemps laissé aux jihadistes et aux coupeurs de routes.