Mohamed Diarra est appelé à témoigner au cours du procès qui s’est ouvert le 30 novembre à Sikasso, et qui doit reprendre ce mercredi à l’issue d’une troisième suspension de séance. Ce béret rouge sera l’un des témoins clé de l’accusation.
Dans l’acte de mise en accusation de Sanogo et de ses co-accusés, qui leur vaut de comparaître aujourd’hui devant la Cour d’assises de Sikasso pour l’enlèvement et l’assassinat de 21 militaires en mai 2012, son nom apparaît en page 6.
« Ainsi, peut-on lire dans un style propre aux récits judiciaires, tard dans la nuit, un camion vint se garer près de l’endroit où étaient gardés (sic) les bérets rouges ; l’appel [fut] fait et chaque militaire appelé [sortit] de sa cellule les mains attachées (re-sic) au dos, les yeux bandés ; ils furent 21 à être embarqués dans le camion mais le 21e militaire, en la personne de Mohamed Diarra , [fut] miraculeusement débarqué sans que l’on sache pourquoi et remplacé par le lieutenant Aboubacar Kola Cissé […] détenu à l’école d’application de Kati ».
Un 22e militaire, emprisonné séparément des autres, fut lui aussi embarqué. Quatre ans et demi après les faits, Mohamed Diarra , lui, est toujours en vie, bien qu’il se soit battu entre temps dans le nord du pays en 2013, aux côtés des troupes françaises, et à Kidal en mai 2014, lors de la désastreuse visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara.
Il ne sait toujours pas pourquoi il a échappé à la mort en cette nuit macabre du 3 mai 2012, au cours de laquelle 21 de ses frères d’armes − dont la plupart étaient des gamins comme lui − furent jetés dans une fosse commune et tués à coups de kalachnikovs . À vrai dire, il semble ne même pas se poser la question.
......lire la suite sur jeuneafrique.com