Mali: premières réactions politiques aux propos du président français
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Au Mali, les réactions aux propos peu amènes du président Macron, jeudi, à l'encontre des autorités de transition et notamment du Premier ministre Choguel Maïga. Les partis M5-RFP et le parti Yelema réagissent sur RFI mais du côté des autorités de Bamako, silence radio alors que sur le terrain, la coopération avec Paris se poursuit.
Jeamille Bittar pour le M5-RPF
Pour Jeamille Bittar, le porte-parole du mouvement M5-RFP qui soutient les dirigeants de la transition joint par François Mazet, cette sortie est une « déception » et les Français sont désormais des « ennemis voilés » qui doivent quitter le Mali. « C’est le néo-colonialisme qui continue. Les Maliens n’ont pas, aujourd’hui, de visibilité par rapport à cette présence militaire française en République du Mali. Il y a beaucoup de non-dits. Comme la France avait déjà décidé de changer de méthodologie et de changer de stratégie -sans concertation préalable- nous préférons avoir aujourd’hui des mercenaires, que d’avoir des ennemis voilés en amis ». RFI : Pour vous, on en est là ? Les Français sont devenus des ennemis voilés ? « Oui, des ennemis voilés. Je ne dis pas le peuple français, les gens français… je parle de la politique française à l’heure actuelle ; nous disons non et nous allons nous assumer jusqu’au bout ! C’est à nous, maintenant, de décider de qui peut rester, qui ne peut pas rester ! Les Français doivent partir. Ils nous ont abandonnés… Nous, nous disons que ce n’est plus à eux de nous dire qu’ils vont partir. Le peuple va demander simplement à ce qu’ils partent ».Hamidou Doumbia pour Yelema
De son côté le parti Yelema critique le ton « paternaliste » du président français et considère de manière générale que cette « guerre diplomatique » ne fait que renforcer les jihadistes. Gaëlle Laleix a joint Hamidou Doumbia, secrétaire politique et porte parole du parti Yelema « Le ton du président Macron est un peu paternaliste. Il aurait dû retenir les leçons de ce qui s’est passé à Pau. Les populations africaines n’étaient pas du tout contentes du fait qu’on ait convoqué, d’une certaine manière leurs responsables. Le président Macron aurait pu utiliser un ton beaucoup plus diplomate, aurait dû adopter une autre démarche qui aurait pu permettre d’apaiser les tensions… Nous avons un peuple qui souffre depuis plus de dix ans de terrorisme ! Que les populations entendent cette guerre diplomatique qui ne dit pas son nom, ça renforce encore les jihadistes. Les deux États doivent se comprendre, discuter d’un partenariat gagnant-gagnant. Et il faut que les deux États tirent les leçons nécessaires de ce qui s’est passé. S’il y a exaspération, c’est que les populations ont du mal à voir l’efficacité de l’intervention des forces étrangères sur le territoire malien ».Sur le terrain, la coopération se poursuit
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