[caption id="attachment_57901" align="alignleft" width="245" caption="Une rue de la ville de Gao au nord du Mali © AFP Georges Gobet"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Rebelle.jpg)
[/caption]
L'essentiel du nord-est du pays est aux mains des rebelles, dix jours après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.
Plusieurs groupes de rebelles touareg qui ont pénétré samedi dans la ville malienne de Gao, dans le nord-est du pays, tentaient en fin de matinée de prendre le contrôle de deux camps militaires de la ville, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Les rebelles sont en ville. Ils tentent actuellement de prendre les deux camps de la ville, mais sans succès pour le moment. Les militaires (gouvernementaux) sont dans les deux camps (militaires), ils se battent", a déclaré à l'AFP un témoin, interrogé au téléphone depuis Bamako. "Parmi les rebelles, il y en a certains qui crient
Allah Akbar (Dieu est grand). Ils ont de longues barbes. Ils ont cassé deux buvettes de la ville", a précisé ce témoin. "J'entends des coups de feu, vers le camp 2. Les rebelles tirent, les militaires aussi", a affirmé de son côté Oumar Oud Machoud, membre du Haut Conseil islamique local.
Présence d'islamistes mauritaniens
La ville compte huit quartiers au total. Les rebelles ont pénétré dans trois d'entre eux, selon ces témoignages concordants. Les militaires gouvernementaux se sont rassemblés dans leurs deux camps et résistaient toujours aux assauts des rebelles à la mi-journée. "Des gens criaient Ansar Dine ! Ils avaient un drapeau noir, de longues barbes, ils ont défoncé la porte de ma buvette", a affirmé le tenancier d'un bar, qui a pris l'initiative de contacter l'AFP.
"Il y avait parmi les rebelles deux islamistes mauritaniens. Ils parlaient hassania (arabe parlé notamment utilisé en Mauritanie)", a raconté un autre commerçant. "Ils m'ont dit qu'ils sont là pour Dieu. Qu'ils aident le cheikh Iyad Ag Ghaly (chef du groupe islamiste Ansar Dine) à accomplir la volonté de Dieu", a précisé cet autre témoin. Des tirs d'armes lourdes ont éclaté au cours de la matinée à Gao, où des rebelles touareg ont pu pénétrer malgré l'intervention d'hélicoptères de l'armée. À environ 1 000 km au nord-est de la capitale Bamako, Gao est la principale ville du nord du pays et abrite l'état-major de l'armée pour toute la région septentrionale.
L'essentiel du nord-est du pays aux mains des rebelles
Ces combats interviennent au lendemain de la prise de la localité de Kidal, plus au nord-est vers la frontière algérienne, par le groupe armé islamiste Ansar Dine, appuyé par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), grand groupe rebelle touareg, et des éléments d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
L'essentiel du nord-est du pays est désormais aux mains des rebelles et seules les garnisons de Gao et Tombouctou restent sous contrôle gouvernemental. Le nord du Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive de ces rebelles touareg et de groupes islamistes. La junte au pouvoir depuis le coup d'État militaire qui a renversé, le 22 mars, le président Amadou Toumani Touré (dit ATT) a précisément invoqué l'échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch.
Le Point.fr - Publié le 31/03/2012 à 13:16