Mali : Un coup d’Etat pas comme les autres
« N’tala gnèguènè kè yôrôla, ka taga bokè ! » (En voulant aller pisser, j’ai déféqué !) Cet adage bambara convient vraiment au coup d’état qui vient de survenir au Mali entre le 21 et le 22 mars derniers.
Car rien ne prédisposait à un coup d’état le matin du mercredi 21 mars quand les sous officiers et les soldant du rang du camp militaire Soudjata Keita de Kati voulaient exprimer leur ras-le-bol. En fait, les mutins voudraient juste attirer l’attention des populations (devant lesquels ils ont été discrédités par la guerre contre la rébellion) sur leur sort sur le front et aller dire leur exaspération au président ATT. Mais malheureusement, ce dernier a fui le Palais présidentiel avant l’arrivé des mutins.
Quand les mutins sont arrivés au palais de Koulouba, ils n’ont trouvé personne sur place, nous a déclaré un d’entre eux. Att et sa suite avaient déjà évacué le palais !
Pour partir où ?
Selon des informations que nous avons recueillies auprès de sources proches de Koulouba, ATT aurait décidé de quitter le palais pour éviter une effusion de sang entre sa garde rapprochée et les soldats de Kati. Ainsi, tout le personnel (civil et militaire) du palais avec leurs familles a été discrètement évacué. Selon une source très proche d’ATT, il voudrait lui-même resté, histoire de se rendre. Mais c’est son aide de camp Abdine qui l’aurait obligé à quitter. Il a été protégé et conduit au camp Para de Djikoroni. Il serait toujours dans ce camp sous la protection des bérets rouge qui, même s’ils collaborent avec les nouvelles autorités, gardent jalousement ATT et ne seraient pas prêts à le rendre aux katois.
Les mutins ont été donc mis devant leur responsabilité : la prise du pouvoir par la force des choses. N’ayant pas préparé cette situation qui leur a été imposée par le Perreux ATT, les jeunes mutins ont beaucoup cafouillé avant de trouver un nom à leur mouvement et de lire le premier communiqué annonçant la fin du régime d’ATT. A savoir la suspension de la constitution et la dissolution des institutions de la république. Tout a été préparé dans la nuit du mercredi au jeudi. C’est cette impréparation du coup d’état qui a favorisé aussi les nombreux pillages dont ont été victimes les biens publics tout comme privés. Quel coup d’Etat!
La transformation d’une mutinerie en coup d’état est la preuve tangible, une fois de plus, de l’inexistence de l’Etat sous ATT et la faiblesse personnelle du désormais ex Président du Mali entre 2002 et mars 2012 !
Diakaridia M’pè TOGOLA
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