Mamoudou Timbo, Procureur général : « le dossier des équipements militaires n’est pas classé, les enquêtes sont en cours »

Août 25, 2021 - 04:48
Août 25, 2021 - 04:55
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Mamoudou Timbo, Procureur général : « le dossier des équipements militaires n’est pas classé, les enquêtes sont en cours »
La télévision nationale a consacré, ce mardi 24 août 2021, un flash spécial à l’intervention du Procureur général de la Cour Suprême du Mali sur le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Une intervention qui intervient quelques heures après la publication de l’information sur le « classement » de ce dossier dont les faits remontent à 2014.  -maliweb.net- « L’information selon laquelle les dossiers liés aux crimes commis lors de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements destinés aux FAMA auraient fait l’objet d’un classement sans suite est une contrevérité », a protesté le Procureur général au micro de l’ORTM. A un moment donné sous l’ancien régime, explique le Procureur général, il avait été instruit au procureur en charge du dossier de « classer l’affaire sans suite ». « Il s’est conformé aux instructions qu’il avait reçues des plus hautes autorités administratives », a détaillé le Procureur Timbo. Par la suite, poursuit le Procureur général, un autre ministre de la justice est venu et a demandé la réouverture du dossier. « Des enquêtes complémentaires ont été menées et des ministres ont été entendus », a-t-il affirmé. Aux dires du procureur Timbo, « ce n’était pas au procureur du Pôle économique de classer le dossier parce que l’appréciation des éléments d’enquête ne relevait pas de son autorité ». Quand les ministres sont mis en cause dans un dossier, a expliqué Mamoudou Timbo, il revient au procureur général de la Cour Suprême de poursuivre ou de classer le dossier. Lorsque l’Assemblée nationale est dissoute, la Haute Cour de Justice ne peut plus fonctionner. Mais, l’instruction se poursuit au niveau de la Cour Suprême. « Ne pas avoir de Haute Cour de Justice fonctionnelle ne signifie pas que nous devons rester dans l’impunité ». Aux dires du Procureur général, les auteurs présumés de surfacturation et détournements de fonds publics pourront « être traduits devant la Cour d’Assise ». Il existe, selon le procureur, une jurisprudence sur ce schéma depuis les années 80.  C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire dite des équipements militaires. Dans ce dossier, la justice malienne joue sa crédibilité aux yeux de l’opinion, et le Procureur général l’a rappelé. «Si on reste comme ça, non seulement l’opinion publique ne comprendra pas cette attitude d’attentisme de notre part, mais encore les faits seront prescrits au bout de dix ans », a conclu le procureur Timbo. Plusieurs milliards détournés En octobre 2014, le rapport du Bureau du Vérificateur Général sur l’achat de l’avion présidentiel et les équipements militaires a révélé des détournements de deniers publics par des opérations frauduleuses pour un montant de 9,3 milliards FCFA. Pis, le rapport dénonce de la mauvaise gestion portant sur un montant de 29,3 milliards FCFA. Des poursuites judiciaires avaient été engagées contre les nommés Sidi Mohamed KAGNASSY, Amadou KOUMA, Nouhoum KOUMA, Soumaïla DIABY, Mahamadou CAMARA et Marc GAFFAJOLI. En plus des personnes citées, des ministres au moment des faits sont poursuivis en raison de graves présomptions de faits de faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption et délit de favoritisme. Il s’agit de Soumeylou Boubèye MAIGA, Bouaré Fily Sissoko et Moustapha BEN BARKA. En mars 2020, un ancien directeur de cabinet d’IBK nommé « avec rang de ministre » a été placé sous mandat de dépôt dans ce dossier, avant d’être relâché « sous pression du régime » de l’époque. Mamadou TOGOLA/maliweb.net

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