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![Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2015/01/IBK-Voeux-.jpg)
Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République[/caption]
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a renoncé à participer au 24e sommet de l'Union africaine (UA), en Éthiopie, pour se rendre dans la plus grande ville du nord du Mali, où une manifestation contre la Minusma, a fait au moins trois morts mardi dernier.
Depuis qu'il a enfilé le costume de président, en septembre 2013, Ibrahim Boubacar Kéita ne s'était jamais rendu dans le Nord - s'attirant au passage les critiques acerbes de ses détracteurs. Cette visite, en forme de soutien ouvert à la Minusma et à la population de Gao devrait non seulement permettre à IBK de calmer le jeu mais aussi de réconforter la population de Gao après la folle journée du mardi 27 janvier. Pour la circonstance, le président IBK était accompagné du numéro 2 de la Minusma, le Béninois Arnaud Akodjènou.
Il faut rappeler que cette visite du président de la République intervient après la violente manifestation contre la Minusma le mardi dernier à Gao au cours de laquelle trois civils avaient été tués. À l'origine de leur colère : la publication d'un document de travail visant à mettre en place une "zone temporaire de sécurité" à Tabankort, une ville située à mi-chemin entre Kidal et Gao, où les combats entre groupes rebelles et milices pro-gouvernementales sont quotidiens depuis la mi-janvier, et où les hélicoptères de la Minusma auraient tué entre 4 et 7 rebelles le 20 janvier. Les manifestants dénonçaient un accord favorisant les rebelles.
Drissa Tiéné
APRES LES MANIFESTATIONS PATRIOTIQUES DE LA POPULATION DE GAO
La Minusma revient sur sa décision sécessionniste
Les populations de Gao, au cours des manifestations patriotiques, ont bravé les bales pour dire non à l’accord signé entre la Minusma et le Mnla la semaine passée instaurant du coup une zone de tampon autour de Tanbakort ou ni l’armée malienne, ni les mouvements autodéfenses ne pouvaient y circuler. Apres la mort de trois personnes et plusieurs blessés sous les bales de la Minusma, l’accord controversé est enfin retiré sur demande du gouvernement malien.
Tout à commencer, après l’affrontement sanglant entre les séparatistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les mouvements unionistes composés du GATIA et MAA pour le contrôle de Tabankort, une localité situé à 200km de Gao. Un affrontement à laquelle, la Minusma est intervenu avec des avions apaches au cours des raids sur la position des séparatistes. Ces bombardements ont fait plusieurs morts et de blessés du côté des séparatistes. Pour se réconcilier avec les séparatistes, l’organisation onusienne a commis l’erreur en signant la semaine dernière un accord prévoyant une zone d’intervention aux alentours de Tabankort. Cet accord qui ignore totalement l’Etat malien et les mouvements autodéfenses, est aperçu par les Maliens comme un acte visant à désarmer les mouvements pro Bamako et de mettre en œuvre la fameuse politique de séparation du Mali. La Minusma qui est considérée comme une force de maintien au Mali, s’est transformée en quelques jours en force d’interposition entre le Mali et les bandits armés. Mais en signant cet accord, la Minusma a oublié une chose, l’attachement de la population civile à l’unité du pays. Cette même population dont la Minusma se réclame protectrice.
Face à cette situation, les populations de la plus grande ville du Nord du Mali, Gao, ont bravé les bales de la Minusma pour manifester leur mécontentement face a cet accord, considéré comme un accord prévoyant la division du pays. Cette grande manifestation qui a regroupé des milliers de personnes avait pour but de mettre en garde l’organisation onusienne concernant les conséquences de cet accord. Selon un manifestant les jeunes sont venus manifester à mains nues devant le quartier général de la Minusma. Mais à la surprise générale, des coups de feu ont retenti faisant du coup 3 morts et des dizaines de blessés.
Après cette grande manifestation patriotique des populations de Gao, une réunion d’urgence entre la Minusma et le gouvernement s’est tenue le mardi 27 janvier à Bamako. Au sortir de cette rencontre, la Minusma a déclaré retiré l’accord signé avec la CMA la semaine dernière et promis une enquête pour situer les responsables de la tuerie de Gao. Cette volteface est sans nul doute la récompense des martyrs qui ont accepté de se sacrifier pour l’unité du Mali.
Y. Doumbia