Après l’examen de l’accord préliminaire en discussion à Ouagadougou depuis une semaine, le forum des organisations de la société civile s’insurge contre l’incohérence de ce document à travers plusieurs points. Et organise ce matin une marche de protestation pour mettre en garde les autorités de la transition contre la signature de cet accord qui ne prend pas en compte le caractère souverain du Mali.
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manifestants (photo archives)[/caption]
L’information a été donnée lors d’une conférence de presse organisée le vendredi dernier par le forum des organisations de la société civile. Cette réaction fait suite à l’analyse du document de l’accord préliminaire proposé aux deux parties par le médiateur Blaise Compaoré. Pour le forum, certaines dispositions de ce document remettent en cause, le caractère républicain du Mali.
Les griefs des acteurs de la société civile portent sur les articles 9, 15, 17, 18 et 20.
Pour le forum, ces dispositions mettent en lumière l’incohérence du document concernant les questions relatives au cantonnement et au redéploiement de l’armée à Kidal. Il s’agit de la non prise en compte du caractère souverain du Mali et de sa mise sous la tutelle de la communauté internationale ; la considération démesurée donnée au Mnla mis sur le même pied d’égalité que l’Etat ; la non neutralité de certains pays soupçonnés d’apporter une assistance aux groupes armés. Le président du forum des organisations de la société civile, Mamoutou Diabaté, estime que ce document n’est pas conforme à la feuille de route de transition et à la Constitution du 25 février 1992. Pour M. Diabaté, sans la consultation des forces vives de la nation, le gouvernement veut mettre les Maliens devant le fait accompli avec l’ouverture de la négociation avec le Mnla. Face à cette situation, le forum, s’engage en cas de signature dudit document à utiliser tous les moyens pour empêcher son application. C’est pourquoi ses acteurs projettent une marche de protestation ce lundi matin, à partir de la Bourse du travail malgré l’état d’urgence, pour remettre une déclaration au Premier ministre. «Nous assumons toutes les conséquences de notre démarche. Parce que nous défendons juste la souveraineté et l’unité nationale face au système de chantage de la communauté internationale», a indiqué le Président Diabaté.
La société civile émet des réserves sur la composition de la commission technique mixte de sécurité, qui semble être une commission paritaire entre l’Etat et le Mnla, et qui n’intègre ni l’Assemblée nationale ni les forces vives de la nation.
Pour le forum, le jugement des crimes de guerre commis pendant la période de belligérance, le respect de la démocratie et le caractère unitaire de l’Etat sont des préalables avant toute négociation.
Tenant compte de ses principes, le forum exige que la signature de ce document fasse l’objet d’un vote par l’Assemblée nationale. Pour terminer, il exige le désarmement des bandits armés, le déploiement de l’armée et le maintien des mandats d’arrêts.
Nouhoum DICKO