Rassemblés en mouvement dénommé " Collectif des jeunes touche pas à mon droit ", les 263 radiés de la fonction publique ont marché vendredi 12 octobre sur la Primature pour demander au chef du gouvernement de revenir sur l'arrêté d'annulation de leur décision d'intégration à la fonction publique. Ils ont remis au directeur de Cabinet du Premier ministre, Oumar Kanouté une correspondance à cet effet.
Ministre de la fonction publique : démission ", " Directeur de la fonction publique : démission ", " Non à l'exclusion des jeunes de la fonction publique ", " Un droit acquis est intouchable ". Voilà des propos proférés par des radiés de la fonction publique le vendredi dernier qui ont battu le pavé pour demander au chef du gouvernement de revenir sur l'annulation de leur arrêté d’intégration et de recrutement à la fonction publique.
Partis de la bourse du travail aux environs de 9 heures, ces radiés au nombre d'une centaine étaient entourés d'un impressionnant dispositif sécuritaire, ont mis le cap sur la Primature en longeant l'avenue du Mali.
A l'entrée principale de la cité administrative, une délégation d'une dizaine de membres du Collectif avec à sa tête son président Hamadou Konda a été reçue par le Directeur de Cabinet du Premier ministre, Oumar Kanouté. Le président du collectif n'est pas passé par quatre chemins pour exprimer leur désarroi au Directeur de Cabinet.
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Nous avons été surpris le 2 octobre par un arrêté de l'actuel ministre de la Fonction publique annulant l’arrêté d'intégration à la fonction publique de 263 personnes. Nous sommes dans un Etat de droit et en démocratie nous pensons que nous avons été lésés dans nos droits " a souligné M. Konda. Pour lui, c'est une catastrophe humanitaire qui se profile à l'horizon.
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Ce sont environ 2603 personnes qui vont faire indirectement les frais de cette injustice du ministre. Car nous sommes l'espoir de nos familles et du pays" a-t-il ajouté. Pour le président du Collectif, ils vont user de toutes les voies de recours pour amener le gouvernement à revenir sur sa décision. Dans sa réponse le Directeur de Cabinet du Premier ministre, a révélé aux marcheurs que ce ne sont pas la qualité de leur diplôme qui est en cause mais la manière dont ils ont intégré la fonction publique.
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C'est votre droit le plus absolu de vous battre pour vos droits. Nous sommes dans un Etat de droit et le gouvernement respectera le droit de tout un chacun " a ajouté. M. Kanouté. Avant de promettre qu'il transmettra le message au Premier ministre. En tout cas à la sortie de la Primature, les membres du Collectif avaient la mine serrée.
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Nous avons l'impression que nous n'avons pas été compris par le Directeur de cabinet. Ce sont deux missions qui sont assignées à ce gouvernement à savoir, libérer le nord du pays et organiser les élections. Qu'ils nous laissent en paix " a ajouté un membre du collectif à la sortie de la rencontre à la Primature.
D'autres sont partis même plus loin en disant que si, " le gouvernement ne revient pas sur sa décision, ils vont s'opposer à la tenue d'autres concours d'entrée à la Fonction publique ". Par ailleurs le président du Collectif, a invité ses camarades à rester mobilisé. "
Nous allons poursuivre nos combats et dans les jours à venir nous allons peaufiner nos stratégies " a conclu M. Konda. La déclaration remise au Premier minbsitre est ainsi libellée : "
M. le Premier ministre, nous venons respectueusement vous demander l'annulation pure et simple de cette décision arbitraire et injuste prise en votre nom, en qualité de Chef du Gouvernement. Nous vous rappelons qu'un acte administratif pris par un Gouvernement légal et légitime ne peut faire l'objet de recours en annulation après deux mois. La loi n'a point d'effet rétroactif, elle ne dispose que pour l'avenir (article 2 du Code Civil). Statistiquement et socialement, licencier une personne revient à condamner à mort 20 autres. Par conséquent nous vous demandons l'annulation pure et simple de cette décision dans les plus brefs délais… " .
Kassoum THERA