Mardi dernier sur le terrain de Sogoniko : Une trentaine de loubards tirent des coups de feu sur la foule et blessent un officier de l'Armée

Dans l'après midi du mardi 19 juillet 2011, les habitants de Sogoniko se croyaient vraiment dans un film western tant les armes à feu ont crépité. Il s'agissait d'une descente musclée de loubars armés de pistolets et de machettes pour chasser les jeunes du terrain de football sur lequel ils s'entrainaient comme d'habitude. Les assaillants ont ouvert le feu à bout portant sur ces jeunes, faisant plusieurs blessés graves, dont un officier de l'Armée qui se trouvait sur les lieux. Dans leur retraite, les bandits ont enlevé 5 motos djakarta. Selon le président de la jeunesse de Sogoniko, le commanditaire serait un des deux commerçants qui se disputent ce terrain qu'ils ont décidé d'arracher à la jeunesse. Tandis que la Police se garde pour le moment de faire le lien avec les deux commerçants, en attendant la fin de l'enquête.

Le début de ce feuilleton remonte à 2008. Selon le président de la jeunesse de Sogoniko, Dramane Coulibaly dit Bako, le terrain qui fait objet de litige est  situé derrière l'entreprise Carma-Mali et à  l'est de l'Unicef. Il est affecté à la jeunesse dudit quartier  par une décision signée du Maire de la commune VI,  à  l'époque Souleymane Dagnon.

Seulement une proposition a été faite par deux opérateurs économiques, Mamadou Draméra  dit Bama et Mamadou Djigué, à savoir la cession d'une partie du terrain de la jeunesse contre une forte somme d'argent et également l'aménagement du reste de l'espace pour les jeunes. Les jeunes ont été convoqués par le maire pour leur faire part de cette proposition. Avec fermeté, ils ont rejeté cette offre.

Malgré leur réticence, Draméra et Djigué ont clôturé une partie dudit terrain. Depuis ce jour, les jeunes sont harcelés et beaucoup d'entre eux ont été victimes d'arrestations arbitraires dont la dernière s'est soldée par une manifestation violement réprimée par la police. Il a fallu la nomination de Souleymane Diabaté comme gouverneur du district de Bamako, pour que la situation s'améliore. Il a pris le dossier en main et a émis un ordre de démolition des réalisations faites par Draméra et Djigué.

Ensuite, une instruction ferme a été donnée à toutes les forces de sécurité de ne plus intervenir car le dossier est considéré comme clos.

Dans leur entêtement,  ces deux opérateurs n'ont trouvé mieux que d'engager des loubards qui sont venus canarder les jeunes comme des chasseurs le feraient de pigeons haut perchés sur les branches d'un arbre.

En effet, le mardi 19 juillet dernier, vers 18 heures, alors que les jeunes étaient en train de s'entrainer, une trentaine de gros bras armés de pistolets et d'armes blanches, surgissant de nulle part, ont commencé à tirer à bout portant sur la foule.

Les jeunes qui tentaient de s'enfuir ont reçu des coups de machettes.

Cette descente barbare a fait plusieurs blessés par balles et par armes blanches. Parmi les victimes, un officier de l'Armée malienne répondant au nom de Sékouba Traoré.

Au moment des faits, il était en train de s'entrainer avec les jeunes. Heureusement qu'on ne déplore aucune perte en vie humaine, mais pareils faits ne sauraient être tolérés dans un pays de droit.

Profitant de la débandade généralisée, les agresseurs ont enlevé cinq motos djakarta avant de disparaître dans la nature.

Pour le moment, aucune identité des auteurs de cette sauvagerie n'a été révélée, mais la police poursuit son enquête. Elle n'a pas encore établi de lien entre ces loubards et les opérateurs économiques, même si les jeunes soutiennent le contraire.

A en croire le commissaire adjoint du Commissariat du 7ème Arrondissement, Ibrahim Diakité, ses hommes sont déterminés à faire toute la lumière sur cette affaire et au besoin remettre les responsables de ces actes entre les mains de la justice.                       

                        Boubacar PAITAO

Stagiaire