![mariage précoce](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/04/mariage-precoce-.jpg)
Le mariage précoce est un fait socio culturel au Mali, pratiqué pour des raisons mercantiles, religieuses et culturelles, aujourd’hui il est devenu un phénomène de mode à cause de l’insuffisance des règles matrimoniales. Le développement de cette pratique s’explique par plusieurs facteurs sociaux, qui sont entres autres, la préservation de la virginité, la crainte de la grossesse non désirée, hors mariage, l’exode rural des filles, la coutume, la pauvreté des parents ou la fuite de responsabilité des parents.
La pratique de ce type de mariage peut être aussi un facteur majeur handicapant pour la scolarité des filles. C’est une cause non moins importante d’abandon des études des filles, surtout en zone rurale.
Selon une étude, 25% des femmes âgées de 20 à 24 ans sont entrées dans les liens du mariage avant d’avoir atteint l’âge de 15 ans.
L’âge légal du mariage au Mali étant fixé à 15 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons. Cette loi est en contradiction avec le protocole de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits de la femme en Afrique, qui fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes dans son article 6 et auquel le Mali adhère.
La femme /fille dans notre société a un statut d’éternel, sous prétexte de la protéger. Une situation qui ne favorise pas beaucoup son épanouissement, autonomisation indispensable à un développement durable du pays .
Etant donné que le processus de développement ne se limite pas à la croissance du PIB ; il s’agit aussi d’un processus de développement humain, durable et soutenable. Le développement humain est multidimensionnel ; il intègre entre autres les questions de santé, de bien être, alors que les grossesses précoces avec 17% des adolescences âgées de 15 à 19 ans qui accouchent chaque année (EDS 2012 / 2013) sont les conséquences logiques de ces mariages précoces .Les grossesses précoces ont des conséquences graves allant des complications (de fistule, d’accouchements par césarienne et de traumatisme post-natal) jusqu’à la perte de vie avec des taux de mortalité maternelle et néo natale importants.
Les autorités nationales doivent afficher une plus grande volonté politique d’application des lois et des politiques y afférentes afin de mieux l’appréhender.
Fatoumata Fofana