Une délégation de l'ex-junte militaire qui s'oppose aux décisions de la Cédéao devait être reçue lundi 30 avril 2012 par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise. La rencontre avait été reportée au mardi avant d’être tout simplement annulée, renforçant ainsi l’incertitude de la situation sociopolitique au Mali.
[caption id="attachment_60649" align="alignleft" width="310" caption="Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, médiateur de la Cedeao"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/Blaise-Compaoré.XX_.jpg)
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capitaine Sanogo, meneur du coup d’Etat du 22 mars 2012, s'était rebiffé samedi 28 avril, rejetant les décisions de la Cédéao et particulièrement le projet d’envoi d’une force d’interposition dans le pays. Les médiateurs, arrivés en urgence à Bamako samedi matin, n’avaient pas réussi à infléchir les positions du capitaine.
La rencontre, en définitive annulée, visait à convaincre la junte d’accepter les décisions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO (26 avril dernier à Abidjan) qui avait fixé à 12 mois la durée de la transition et prorogé le mandat du président intérimaire sur toute cette période. On est désormais dans une grave incertitude.
Cette annulation a été motivée par les positions intransigeantes du président en exercice de la Cédéao qui veut retrouver sa crédibilité en accélérant le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau et au Mali et qui ne veut pas transiger avec la junte dans ces deux pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que le président en exercice de l’organisation, Alassane Dramane Ouattara a haussé le ton dans son discours d’ouverture du sommet tenu jeudi dernier dans la capitale ivoirienne.
"Aucune de nos dispositions sur le Mali ne saurait être dévoyée ou travestie et l’autorité du pouvoir civil doit être renforcée et affirmée", avait-il prévenu avant la prise de décisions qui sont aujourd’hui du bras de fer avec l’ex-junte.
L’organisation ouest-africaine a annoncé qu'elle avait fixé à 12 mois la période de transition au Mali. Elle a également annoncé que le président par intérim, Dioncounda Traoré, serait le président de transition. Une nouvelle qui a eu l'effet d'une bombe au sein de la junte malienne.
Ben DAO
Silence des autorités de la transition :
Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra se terrent
Malgré ce regain de violence que connaît Bamako depuis lundi, les nouvelles autorités de la transition, notamment le président par intérim Dioncounda Traoré, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra et les membres de son gouvernement nommés il y a moins d’une semaine, n’ont fait aucune déclaration sur ces incidents. Des heurts qui surviennent alors que devait se tenir mardi à Ouagadougou une rencontre entre des représentants de la junte malienne et le président burkinabé Blaise Compaoré, désigné par la Cédéao comme médiateur dans la crise malienne.