Après des mois de dénonciation sur les médias, le Mouvement du 5-juin, du moins ce qu’il en reste, a organisé, ce dimanche 21 février, un meeting populaire contre les pratiques « inacceptables » des autorités de la transition.
Un spectacle peu ordinaire pour un meeting politique. Une colonne de pickups teintés du bleu foncé de la Gendarmerie nationale, de noir de la Police, ou encore du gris de la Garde nationale rangée tout le long du mur d’enceinte du mythique Palais de la culture Hamadou Ampâté Ba. Une fois dans la cour, on est plus frappé par le dispositif sécuritaire qui est aussi déployé. « Pourquoi il y a tant de forces de l’ordre ?», s’interroge un visiteur garant sa moto sur le parking.
« Fini les exercices, on ne retient plus ses coups ». C’est le principal message passé par les leaders du M5-RFP à l’origine du meeting au Palais de la culture. Plus qu’une tribune de dénonciation, il s’agissait d’une opportunité de démonstration de force de la part du mouvement, victime de dissensions internes. La présence accrue des forces de l’ordre s’explique, selon Choguel Kokala Maïga, par une tentative d’empêcher la tenue du meeting. « Jusqu’à 10h, nos militants ont été empêchés d’accéder à la salle », a-t-il indiqué, justifiant les sièges vides dans la salle.
[caption id="attachment_2917331" align="aligncenter" width="696"] Une présence remarquée des forces de l'ordre[/caption]
Me Mohamed Ali Bathily, Me Demba Traoré, Konimba Sidibé, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Ibrahim Ikassa Maïga … Pendant près de deux heures de temps, les leaders restants du Mouvement du 5-juin, vont se succéder au pupitre pour dénoncer la transition des « Colonels de Kati » qualifiée par l’activiste Abdoul Niang de la « pire transition » de l’histoire du Mali. Malgré la durée du meeting, personne n’a voulu céder son temps de parole, chacun voulant profiter de la présence massive de caméras diffusant en direct.
[caption id="attachment_2917333" align="aligncenter" width="696"] Une vue de l'auditorium[/caption]
Imam Diarra… « le Talibé pleure ! »
Chargé de traduire en bambara la déclaration du jour, l’éloquent Imam Oumar Diarra ne mâche pas ses mots. « Ça suffit ! », dit-il. Parlant des militaires, le jeune imam déclare : « s’ils ne font bien le travail demandé, on les fera retourner sur le terrain ». Religieusement écouté par le public, après quelques secondes de silence, il affirme : « le Talibé, que je suis, pleure ». « Je pleure les trahisons qu’il y a eu », ajoute-t-il. Et de conclure, avec regret : « Si le M5 qui a rencontré la CEDEAO avait continué au lendemain de la chute du régime IBK, le Mali serait aujourd’hui plus fort ».Mamadou TOGOLA / maliweb.net