Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Forte odeur de magouilles autour du recrutement des assistants

Août 15, 2011 - 18:30
Août 15, 2011 - 18:30
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Le 18 juin dernier, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a organisé un concours de recrutement des assistants de l'enseignement supérieur. Les résultats publiés, le 3 août, laissent flotter une forte odeur de magouilles et de corruption sur ce recrutement. Tel est, en tout cas, le sentiment d'un des candidats, en la personne de Clément Mahamoudou Dembélé. Un Malien de France, détenteur d'un Doctorat et d'un Master2 (DEA) en management et gestion des ressources humaines et Assistant à l'Université de Metz.

La crédibilité des concours  de recrutement au Mali est sérieusement entamée ces dernières années dans notre pays. Le recrutement des assistants de l'enseignement supérieur, organisé par le département de tutelle le 18 juin dernier, n'a pas échappé à cette malheureuse tradition qui est en passe de devenir une règle. Conséquence : les cadres valeureux sont mis à côté au profit des candidats qui ont mis la main à la poche. Le cas devient plus inquiétant si la victime est un Malien de la diaspora qui a décidé de répondre à l'appel du gouvernement pour venir mettre ses compétences au service du Mali.

 

En effet, Clément Mahamoudou Dembélé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, un jeune Malien résidant en France, n’a pas hésité à dépenser  1 7 00 euros, soit plus du million de FCFA, pour venir prendre part à ce concours.Clément Mahamoudou Dembélé est détenteur d'un Doctorat  en lettres et d'un Master2 (DEA) en management et gestion des ressources humaines. Il est assistant à l'Université de Metz en France (le même poste pour lequel il postule au Mali) et rattaché au Centre de recherche d'études africaines depuis 2007 et consultant en management stratégique à l'Inter Services Migrants (ISM) en France.

 

 

Voilà un cadre doté d'une solide expérience qui avait voulu mettre son savoir et son savoir-faire au service de son pays. Malheureusement, les organisateurs du concours en ont décidé autrement. "Je jure que j'ai vu les brouillons de deux des candidats qui  ont été admis dans ma spécialité. En les comparant à ce que j’ai fait  je suis sûr qu'ils ont magouillé" a laissé entendre ce candidat malheureux. Qui, en réalité, ne devrait même pas faire le concours avec les diplômés de DEA car étant le seul diplômé dans sa spécialité, à savoir les techniques d'expression et de communication, à avoir le Doctorat.

 

 

Ce Malien de la diaspora croit, dur comme fer, que le processus a été entaché de magouilles. D'abord, le concours était prévu initialement pour le 4 juin, il a été reporté sans motif. Ce qui avait créé un dommage pour lui car il étai déjà arrivé à Bamako avec une permission qui  prenait fin le 6 juin. Il était alors obligé de faire un choix entre rester au pays pour le concours ou rentrer en France pour ne pas perdre son boulot.

Son esprit patriotique  a fini par l’emporter et il a décidé de  rester sur place malgré le refus de son  employeur en France, car convaincu que son pays doit être au dessus de tout. La suite est connue. Selon l'intéressé, il s'agissait, à travers ce concours, pour lui de répondre aux nombreux appels lancés par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, à l'endroit des professeurs maliens exerçant dans les Universités étrangères à venir mettre leurs compétences au service de l'Université de Bamako. Alors pourquoi faire appel au savoir-faire des intellectuels de la diaspora, si les règles du jeu  ne sont pas respectées lors des concours ? Comment peut-on sauver le système éducatif malien si l'on continue à recruter n'importe qui parce qu'il a versé un pot-de-vin ? En tout cas, son exemple  qui n'est pas de nature à encourager les Maliens de la diaspora à venir servir leur pays d'origine, suscite beaucoup d'interrogations et n'augure rien de bon pour la redynamisation du système éducatif universitaire malien en proie à un manque aigu de niveau des professeurs.

Youssouf CAMARA

 

 

 

 

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