Ministre des affaires foncières, Dionké Diarra : « Toguna agro-industrie a transformé son bail en titre foncier dans la zone aéroportuaire »

Fév 12, 2021 - 20:02
Fév 12, 2021 - 14:42
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Ministre des affaires foncières, Dionké Diarra :  « Toguna agro-industrie a transformé son bail en titre foncier dans la zone aéroportuaire »
La démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire étaient, jeudi 11 février, au cœur de la première séance plénière des questions orales adressées  au Ministre des Affaires foncières et de l’Habitat, Dionké Diarra. La plénière était présidée par le Colonel Malick Diaw.    - Maliweb.net  - Les questions adressées au Ministre des Affaires foncières  étaient posées par  le chef de parti,  membre du CNT, Aboubacar Sidiki Fomba.  Ce dernier  a interrogé une heure durant les opérations de démolition des occupations illicites  qui  ont concerné 1660 hectares dans la zone aéroportuaire. Les questions posées  sont, entre autre,  « quels sont les motifs de cette démolition ? Quelles sont les limites exactes de la zone aéroportuaire ? Pouvez-vous  confirmer  que tous les déguerpis de  1995 ont été recasés ? Comment  expliquez-vous la perception par le trésor  public  des sommes s’élevant à 300 000FCFA pour plus de mille personnes pour des taxes et des droits à travers les lettres distribuées par la mairie du district ? Comment expliquez-cous cette contradiction administrative entre le Ministère des Affaires foncières et la Mairie du district ? » En réponse,  le ministre a  rappelé que les services de l’aéroport et les  ministères concernés n’ont cessé d’alerter les collectivités territoriales sur l’occupation illicite de cette zone classée d’utilité publique. Poursuivant, l’aéroport de Bamako est menacé de retrait de licence par l’aviation civile internationale à cause des constructions. « Les démolitions devraient  débuter depuis mai 2020, mais elles ont été interrompues sur ordre du premier ministre Boubou Cissé à cause du contexte politique très tendu »,  a justifié le  ministre Dionké Diarra. Lequel, devant les membres du CNT,  a déploré la responsabilité des collectivités dans l’occupation de la zone. « Le maire du district n’a aucune compétence pour faire des relevés topographiques sur un domaine déclaré d’utilité public. Les collectivités ont contrevenu sur les textes en attribuant illégalement des lettres  aux occupants », a déploré le ministre Dionké Diarra. Il a, par ailleurs, ajouté que tous les déguerpis de 1995 ont été recasés par le Ministère de l’administration territoriale. Selon ses explications,   L’Etat  aurait déboursé 5 milliards FCFA pour l’installation des déguerpis. Malgré cet état de fait, il soutient qu’une vingtaine d’année après, des personnes sont en train de réclamer des parcelles estimant qu’elles n’ont jamais été recasées. Insatisfait des réponses données par le ministre, ce membre du CNT  est revenu au pupitre pour inviter le ministre des affaires foncières à donner des réponses sincères au peuple. « J’ai mal au cœur  quand  je fais chaque fois le constat de l’ampleur des dégâts », lance Aboubacar Sidiki Fomba.  « Des occupants ont nuitamment construit leur maison dans la zone aéroportuaire », rétorque le ministre, qui soutient  que ce comportement  justifie à suffisance  que  les lettres d’attribution des parcelles n’ont pas été obtenues dans un cadre légal. L’installation du groupe Toguna agro-industrie sur ce site  s’est également invitée dans les débats.  Cette société épargnée par les opérations de démolition en cours, pour des raisons d’utilité publique, a bénéficié d’un bail de l’Etat qu’il a transformé plus tard en titre foncier avec les autorités de l’époque. Pour le ministre des affaires foncières, les activités  de cette entreprise dans la dite zone  sont juridiquement reconnues.  «  Les activités de Toguna agro-industrie sont autorisées devant la loi, car l’entreprise agit dans la légalité et est à l’origine de la création de  nombreux emplois.  Ce qui est économiquement rentable pour le pays »,  a déclaré le ministre qui a réitéré la détermination du gouvernement de la transition à  poursuivre avec les opérations de démolition. «  Il faut que l’autorité de l’Etat s’affirme », a-t-il laissé entendre. Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net 

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