Mort de George Floyd: les Sénégalais sont «indignés», mais «aujourd’hui, ils ont faim», selon un ex-ministre
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«Au-delà de la question raciale, il y a un problème de gouvernance»
Pour ce pédagogue, en plus de son implication dans les affaires politiques de son pays, les affrontements raciaux qui prennent le pas dans les médias ne sont pas la vraie cause de ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux aux États-Unis. «Quand je vois les blancs [américains, ndlr] mobilisés derrière les noirs, je me dis que ce n’est pas qu’une question raciale, mais aussi de système, car poser la question quant aux affrontements raciaux ne permet pas d’aller très loin», constate-t-il.
En revanche, la poser selon les carences d’un système politique permet, selon lui, d’aborder la question sous l’angle économique, sociologique et surtout de gouvernance. Il est alors possible d’envisager des solutions «qui vont transcender la seule question raciale». Pour étayer ses propos, le PDG de l’Institut africain de management (IAM) puise dans sa propre expérience: «J’ai tellement d’amis blancs qui ne me voient pas comme un noir et moi je ne les vois pas comme des blancs quand nous faisons des choses passionnantes ensemble», argue-t-il.
Mais il justifie surtout la nécessité de «dépasser ce discours sur les races» par l’exploitation politique qui en est faite aux États-Unis, et notamment par les partisans du camp présidentiel. «Ce problème [de racisme, ndlr] existe, bien sûr. Mais il peut être résolu si on permet aux noirs [américains] d’accéder à un meilleur statut social en termes économiques, politiques et surtout d’avoir accès à de meilleures écoles», affirme Moustapha Guirassy.
L’Afrique guettée par l’infodémie
Sur cette question du rôle de transmetteur de la haine raciale par les réseaux sociaux, le fringuant ex-ministre des Tics qu’il fut ne tarit pas.
Pendant la crise du coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé n’a eu de cesse d’alerter sur les fake news (infodémie), notamment concernant les vaccins. «Nombre de ces fake news ont failli déstructurer, démanteler, voire déstabiliser certains pouvoirs», déplore Moustapha Guirassy. Ce qui est d’autant plus grave que les enjeux sont aujourd’hui planétaires. «L’Afrique est devenue un enjeu géopolitique crucial, particulièrement dans cette ère post-Covid dans laquelle nous entrons. Pour certaines puissances, montrer que nos partenaires traditionnels ont de mauvais desseins à notre égard, est un moyen de se repositionner chez nous», renchérit-il.
Pour lui, la seule façon de stopper cette infodémie «est d’informer juste et vite!», ce qui relève avant tout de la responsabilité des gouvernements et des acteurs privés, comme les géants du Web — GAFA. «Force est de constater que lorsqu’on n’occupe pas l’espace digital, on laisse la place aux autres de faire des fake news. Les réseaux sociaux sont devenus des territoires digitaux que l’on ne peut plus occulter, car ils sont des lieux de vie», explique-t-il.
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