Après Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso, c’était au tour de Mopti, la 5e région du Mali, d’accueillir le samedi 17 mars, la conférence de presse du candidat du parti Yelema, Moussa Mara. Organisée chaque vendredi mais remise, cette fois-ci, au samedi à cause du débat prévu le vendredi soir avec l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, aussi candidat à l’élection présidentielle du 29 avril prochain, cette conférence de presse s’est dans la salle de spectacle de l’Alliance Franco-malienne. Elle a enregistré la participation de plusieurs acteurs politiques de la région, sortis massivement pour soutenir le candidat du changement dans sa cause.
[caption id="attachment_45793" align="alignleft" width="300" caption="Moussa Mara"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/02/MoussaMara.jpg)
[/caption]
«Un système éducatif qui produit 90% de chômeurs n’est pas un système éducatif. Il a 10 ans de retard sur ce qu’il devait être aujourd’hui ». C’est par ce constat alarmant que le maire de la Commune IV, président-candidat du parti « Yèlèma », Moussa Mara, a commencé son exposé sur l’école malienne. Une école qui est en train de perdre toute sa crédibilité. En 20 ans, le niveau des étudiants au Mali a baissé de plus de 70%. Outre les pays occidentaux, actuellement, même certains pays d’Afrique commencent à remettre en cause le niveau de l’enseignement de notre pays en faisant passer le bac malien par les étudiants recalés et en obligeant nos bacheliers à faire une année préparatoire d’accès à leur université. « L’une des critiques importantes et fondée faite à l’Etat, est la perte d’autorité sur l’école. Cette perte d’autorité va de la petite école, dont l’espace n’est pas clôturé, à l’université où le campus est le lit de tous les trafics, de toutes les manœuvres frauduleuses et de toutes les dépravations possibles et imaginables », a déclaré Moussa Mara.
A l’en croire, ce retard accusé par notre système éducatif est dû d’une part aux programmes d’enseignement qui datent de plusieurs décennies. Ils ont été conçus à une époque où les enjeux étaient dans des circonstances particulières et doivent être par conséquent revus et rendus modulables en fonction de l’orientation qu’on se fixera. Leur conception et leur application nécessiteront un effort sans précédent de formation des enseignants. « C’est sur la base des livres de CM1 qui correspond à la 5e année fondamentale ici au Mali, et ceux de CM2 qui équivaut à la 6e année qu’on dispense des cours de français dans certaines universités de Bamako dont la Flash », a-t-il ajouté. Du fait de l’insuffisance de l’équipement, l’élève malien, dira M. Mara, emprunte un véritable parcours du combattant pour espérer terminer ses études fondamentales et, plus tard, ses études secondaires et éventuellement supérieures.
Le président du parti du changement a, par ailleurs, soulevé le problème de l’effectif pléthorique qui handicape aujourd’hui notre système éducatif. A l’en croire, le taux demeure meilleur au nord, surtout à Kidal où il peut y avoir dans une classe seulement 30 élèves, contrairement au sud où l’on peut compter dans une seule classe, 57 élèves surtout à Bamako et Koulikoro.
L’école malienne doit être une priorité. Et pour cela, les réformes de fond que Moussa Mara compte imprimer à notre système éducatif quand il sera élu président de la République pour avoir une école performante et paisible, s’articuleront autour de 5 axes : l’éducation pour construire le citoyen, l’éducation pour exercer un métier, partenariat public-privé, partenariat public-société civile, gouvernance responsable en vue du respect strict des engagements signés avec les partenaires sociaux et du chronogramme convenu pour la mise en œuvre des engagements.
La politique de Mara pour l’éducation prévoit aussi la mise en place d’une commission nationale des programmes dans le souci d’associer les acteurs de la société civile à l’élaboration des programmes, les hommes de culture et de tradition y comprises. La politique de Mara prévoit, en outre, d’affecter à l’éducation, 40% des ressources publiques propres contre un peu moins de 37% aujourd’hui équivalent à environ 306 milliards de F CFA, en accompagnant ces orientations par une plus grande rationalisation des dépenses. Cela dégagera, a-t-il précisé, environ 50 milliards de FCFA sur une année et au moins 75 milliards de FCFA.
Ramata S. Kéïta (stagiaire)