Moussa Mara, victime de lui-même ? : Le rêve brisé du ''TGV'' de la commune IV

Déc 24, 2009 - 18:30
Déc 24, 2009 - 18:30
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Arrogant pour les uns, visionnaire pour les autres, le sort du désormais ancien maire de la commune IV du District de Bamako est entre les mains de ses électeurs. Cela dans la perspective d'une reprise des élections communales.

Le contentieux électoral, qui opposait les protagonistes de la vie politique en commune IV, a connu son épilogue ce 22 décembre. Les élections du 26 avril 2009 seront reprises en commune IV du district  de Bamako. Ainsi en a décidé la Section administrative de la Cour suprême que les avocats de ''L'indépendant Moussa Mara'' et du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr) sollicitée en dernier recours pour obtenir la révision de l'arrêt qui confirmait le jugement rendu en première instance par le Tribunal administratif de Bamako.

Le rêve brisé du ''TGV'' de la commune IV ?

En rejetant le recours, la Cour a ordonné la notification de l'arrêt au ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, au Gouverneur du district de Bamako. Si les choses devaient se dérouler normalement, l'administration procédera, dans les jours à venir, à la mise en place d'une Délégation spéciale pour gérer les affaires courantes de la mairie en attendant de nouvelles élections.

Pilule amère à avaler pour les partisans du maire ainsi déchu. C'est pourquoi, dès l'annonce du verdict de la Cour suprême, ils étaient presque une centaine à manifester leur mécontentement en scandant des slogans hostiles à la justice.  

Pour de nombreux observateurs de la scène politique, le désormais ancien maire a été victime de lui-même. Certains le trouvent trop arrogant, trop prétentieux et dépourvu de toute modestie. D'autres, par contre, estiment que le jeune Mara est un gros travailleur qui ne se laisse pas distraire, d'une honnêteté et d'un cran à faire peur aux ''pantalons troués'', un visionnaire    qui nourrit de grandes ambitions pour sa commune. Ce qui est sûr et certain, l'annulation des élections va obligatoirement contraindre le jeune Mara à revoir ses ambitions à la baisse.

Dans l'immédiat, force est pour lui de se résigner à ne plus pouvoir briguer la présidence de l'Association des municipalités du Mali (Amm).  

À qui profite la reprise des élections ?

 À qui profite le crime, pardon la reprise des élections ? C'est la question que les observateurs avertis de la scène politique se posent depuis. Le Rassemblement Pour le Mali (Rpm) d'Ibrahim Boubacar Kéïta qui avait ressenti l'élection d'un indépendant à la tête de son fief comme une gifle  semble être à l'aise. 

Il est, avec le Mouvement citoyen les principaux artisans de l'annulation. Tous les deux comptent se ressaisir dans la perspective des futures échéances.     

Une chute brutale ou une renaissance ?  Pour les partisans de Moussa Mara, la thèse de la stratégie de la victimisation pourrait bien fonctionner. L'idée de faire passer leur idole comme un martyr, victime de la méchanceté des hommes politiques, commence à frayer son chemin au sein de l'opinion. Ce qui va lui permettre de réconforter sa position. Les positionnements ont déjà commencé dans les différents états -majors des partis politiques ou autres indépendants.  

 

Moussa Mara : ''Nous  sommes des Républicains.''

Le maire déchu de la commune IV, que nous avons pu joindre quelques heures avant l'annonce du verdict, se dit animé par un sentiment de gâchis. ''Je l'ai dit régulièrement : c'est le sentiment qu'on est entrain de faire du gâchis et de perdre de temps,  qui m'anime. Oui, tout ça nous fait perdre du temps et crée des tensions inutiles qui pouvaient être évitées.'', a-t-il souligné.

 De l'avis de Moussa Mara, l'annulation des élections va coûter des ressources à l'Etat s'il doit organiser de nouvelles élections. ''Nous sommes des républicains. Nous allons nous organiser pour que la vérité éclate une fois pour toutes. Tant que nous sommes avec la population et que la population est avec nous, nous finirons par réussir ce que nous voulons.'', explique Moussa Mara qui compte susciter la confiance entre l'élu et la population pour développer la commune. Tout en affrontant ''l'avenir avec optimisme'', il se dit décidé à servir la commune dans la plus grande transparence. ''Le chemin que nous avons choisi est celui de la transparence, de la bonne gouvernance. Les problèmes actuels ne sont qu'une partie de ce que nous avons rencontrés depuis un certain moment.'' Ce chemin, martèle-t-il, va toujours créer d'autres    problèmes. 

Pour le moment, Moussa Mara est évasif sur la question de savoir s'il va rester en indépendant ou dans un parti politique. ''Nous verrons bien… Nous resterons en conformité avec nos convictions'', a-t-il conclu.

Boy SIBY

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