Nord-Mali : La situation est toujours critique
La Coordination des organisations de cercle de la région de Tombouctou (COCRT), a présenté son rapport de mission effectué dans les cercles de Diré, Goundam, Rharous, Niafunké, et Tombouctou, le samedi 17 novembre 2012 à la Maison de la presse.
Le rapport de mission présenté par la Coordination des organisations de cercle de la région de Tombouctou sur les différents cercles sous occupation a été élaboré du 12 au 22 octobre 2012 en collaboration avec le Collectif des ressortissants du Nord (Coren). C’est un document qui récapitule l’état des lieux de l’occupation de la région et la situation socio humanitaire des populations.
Selon la Coordination, depuis l’arrivée des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 14 mars, jusqu’au 2 août 2012, ils se sont mis à saccager et à détruire toute l’administration et ses symboles, jusqu’au stock des cartes d’identité nationale sans épargner les biens privés.
Les actes de vandalisme sont devenus le quotidien des populations de ces zones. Les services sociaux de base, les centres de santé, les écoles, les projets, les archives et programmes ont été pillés. Autres difficultés auxquelles les populations sont confrontées : les amputations, les viols, le port obligatoire du voile et le besoin fort d’eau potable, d’électricité et de céréales.
Du côté de Goundam, la Coordination a affirmé avec beaucoup de satisfaction que malgré l’occupation de la zone depuis le 2 août dernier, la population s’est montrée solidaire pour faire face à la pratique de la charia et certains abus, comme l’enlèvement de véhicules privés, de véhicules de l’ORTM, le retrait avec force des motos du Cap, de la santé, de la Croix-Rouge, le pillage de plusieurs domiciles, les chicottes et la destruction des monuments publics.
Pour le coordonnateur, Abdoulaye Dicko "ce document vise à aider les autorités à élaborer un plan de sortie crise conformément aux besoins des zones occupées. Parce que les besoins ne sont pas les mêmes". Et de poursuivre : "Nous avons constaté qu’au plan sécuritaire les armes légères circulent. Certains petits arabes animateurs du narcotrafic qui avaient des cartes de sécurité de l’Etat commettaient des assassinats sans conséquences. L’économie est arrêtée puisque toutes activités ont été bloquées. Les ouvriers, les maçons, les artisans ne travaillent plus et le tourisme aussi".
Nabila Ibrahim Sogoba
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