Nord-Mali: L’ancien PM, Ag Hamani, s’explique !

Mar 8, 2012 - 06:01
Mar 8, 2012 - 06:01
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[caption id="attachment_47592" align="alignleft" width="310" caption="Ll’ancien Premier ministre, Hamed Mohamed Ag Hamani"][/caption] De retour au pays après un séjour très controversé au Sénégal au moment fort des manifestations populaires à Bamako et dans certaines capitales régionales contre la gestion de la crise au nord, l’ancien Premier ministre,  Ahmed Mohamed Ag Hamani, a décidé de s’expliquer sur son « voyage au Sénégal qui n’avait rien de  réfugié ». C’était mardi dernier lors d’une conférence de presse à la Maison de la Presse organisée par le mouvement Initiative patriotique pour la restauration de l’espoir de paix durable (IPREPD),  dont il est le parrain.   « Je suis très optimiste pour aboutir à la paix. Je ne suis pas pour la violence. Quel qu’en soit l’issue d’un conflit, c’est autour d’une table qu’on aura la solution. Je m’implique personnellement pour sauver mon pays », a assuré d’entrée de jeu mardi dernier  l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, lors de la conférence  de presse à la Maison de la Presse du mouvement Initiative patriotique pour la restauration de l’espoir de paix durable (IPREPD)  dont il est le parrain. C’était en présence du Dr. Mamadou Bagayoko, président du Mouvement patriotique pour le Mali (MPM) et de l’Association malienne global 2025, Mamadou Wadjidié, président  de l’Association malienne groupe Bouctou et Diadia Traoré, président de Handi Action. « Xénophobie, méchanceté  gratuite..., j’ai honte de dire aujourd’hui que je suis Touareg. Avant, on était respecté, mais aujourd’hui on nous fait passer pour des bandits, des rebelles, des pilleurs. Certes, Il y a des brebis galeuses dans ma famille, mais cela ne veut pas dire que nous sommes tous pareils. Ce mouvement ne comprend pas que des Touaregs, il y a tout le monde là dans : les touaregs,  les arabes, j’en passe. Ils n’ont consulté personne avant de prendre les armes et l’Azawad  qu’ils réclament, est occupé par des populations qui ne les reconnaissent pas », a regretté l’ancien PM avant d’ajouter ceci : « Je n’ai jamais abandonné mon pays et je ne le ferai jamais. Cette crise est une question de vie ou de mort. Il faut que les gens comprennent que mon voyage au Sénégal n’a rien de  réfugié, j’y ai servi et j’ai ma maison là-bas ». L’ancien chef du gouvernement a ajouté que la population est presque étrangère à cette histoire. «  Il ne faut pas qu’ils nous rendent coupables de cette histoire qui est en train de gangréner  notre tissu social ». Pour promouvoir la paix et la stabilité au nord, M. Ag Hamani a annoncé qu’il se rendra très bientôt à la tête d’une forte délégation de spécialistes pluridisciplinaires, au chevet des personnes déplacées à l’intérieur du territoire national ou vivant dans des camps de réfugiés hors de nos frontières (Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie, en Algérie) et des parents des victimes militaires. Il a aussi enseigné une approche participative de plaidoyer et de sensibilisation pour un changement de comportement et de mentalité par rapport à la problématique du nord. Avant surtout d’inviter «  les Maliens à ne pas faire d’amalgame ». De son côté,  le coordonnateur de l’IPREPD, Dr Bagayoko, a dénoncé  « les médias occidentaux qui nous ont déstabilisés mentalement jusqu’à nous douter de nos dirigeants. C’est le cerveau humain qui a fait ce qui se passe au Mali aujourd’hui.  En fait, c’est la géopolitique internationale qui déstabilise le Mali. La question Hutu/Tsuti au Rwanda et tant d’autres exemples à travers le continent, sont des faits artificiels. C’est la communication et la sensibilisation qui sont la solution pour changer cette situation.  Je ne qualifierai  jamais ce qui se passe dans mon pays de rébellion touareg. C’est m’insulter moi-même, c’est vous insulter. Quand on ethnicise une telle situation, c’est se préparer  à des conséquences historiques voire génocidaires. Cultivons l’espoir de la paix durable, car, le désespoir vient avec le montage médiatique et la mise en scène mensongère  qui mettent dos à dos les gens. Collecter des fonds de soutien à l’armée et aux victimes, c’est bien, mais nourrir le cerveau et le cœur de nos compatriotes qui sont dans des camps et dans des situations de détresse extrême, c’est encore mieux pour la stabilité. Il faut arrêter toute incitation à la haine et tisser notre propre complicité interne pour arrêter ce marketing des puissances étrangères sur le dos des cadavres maliens ».   Aliou Badara Diarra

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