Nous, les jeunes : le mali a la dérive

Déc 12, 2012 - 20:14
Déc 12, 2012 - 16:15
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Il est temps d'en finir avec le jeu du « faiseur de roi » qui, en fait, n'est que le « laquais du roi ». Si, pour critiquer la conduite politique, le peuple s’en donne à coeur joie et avec un verbe fort, il est utile de rappeler que le coupable de la démagogie dont le peuple se croit victime devient le peuple lui-même.

En tant que père politique, le peuple se ridiculise en dénonçant un fils qui n'est plus ou moins que l'image de sa vision et la forme de sa pensée. Ce peuple est toujours prêt à critiquer et à dénoncer, mais s'oppose à toute forme d'auto-critique et d'auto-évaluation et ne rate pas une occasion de monter au créneau pour soutenir ce fils tant glorifié ; mais pour être aussitôt banni.

Peuple difficile et sans scrupule, qui passe sa création pour le créateur de sa souffrance, peuple dont l’égoïsme l'empêche de voir passer son intérêt après celui d'autrui, peuple insensible  à  se manifester pour le bien commun, mais pour une idéologie partisane. Il est facile de renier l'enfant indésirable qu'on avait jadis tant béni de tous les noms. Maigre consolation face au grand désespoir de ne pas pouvoir voir au delà du bout de son nez. Caricature sans fin si proche du mensonge ignoble sur une route tracée par adhésion ou par conspiration.

Retourner la veste « mangeant le fruit interdit ». Pris à son propre jeu, critique facile et gratuit, le peuple s'adonne.  Ça part d'où et ça se termine où ? Le choix devant l'intérêt et l'intérêt dans le choix. La survie n'attend pas le futur. Je te suis aujourd'hui et je peux te trahir demain. Le militant s'assure. Un militant de première heure pour sauter sur un premier choix et de dernière heure pour s'arrêter sur un dernier choix.

Cheick Oumar Keïta

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