Nous, les jeunes : L’opération de séduction du MNLA
Le cessez- le feu décrété par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) est désormais perçue comme une opération de séduction. Mais il s’agit de séduire qui, et comment?
La déclaration d’indépendance de l’Azawad prônée par le MNLA n'est en rien un évènement, mais plutôt une erreur de jugement et un aveuglement des éléments du mouvement qui s’obstine à refuser d'admettre la réalité : le Mali est un territoire où il n'existe pas d’Azawad, encore moins son territoire.
Cependant, grâce aux sollicitations de médias internationaux, le MNLA ne manque pas d'audience : aussi en profite-t-il pour séduire certains pays pour que ces derniers soutiennent sa cause et le considèrent comme une nation à part entière surtout que le mouvement se donne désormais comme mission de lutter contre toutes sortes de trafics (drogues, armes, prises d'otages...), particulièrement Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Des sujets aussi sensibles peuvent paraître un combat noble et salutaire, et ça l'est. Mais c'est la partition du territoire malien exigée par le MNLA qui pose problème : aucun pays ne doit ni ne peut adhérer à leur combat (l’indépendance de l’Azawad) et aucun ne peut satisfaire son désir. Quant à sa volonté de diviser un Etat souverain, elle est hors de question.
Le MNLA s’est vite déclaré comme patron du Nord, mais la présence d'AQMI met en doute sa maîtrise totale du terrain. C’est pourquoi avec sa mission, ou du moins ses velléités de division du territoire malien, le MNLA met au premier plan la lutte contre le terrorisme et l’assurance de la sécurité dans le Nord, et tout cela, après avoir commis des meurtres et des exactions dans les régions occupées.
Enfin, la question qui se pose, c’est de savoir si l'opération de séduction du MNLA ne risque pas de se transformer en opération de...soumission. Sans soutien et face à l'armée malienne renforcée par les forces de la CEDEAO, le MNLA serait tenté, voire même obligé de se soumettre à AQMI, ne serait-ce que pour conserver le bénéfice du doute. Mais cette démarche ou manœuvre des éléments du mouvement n’empêchera ni leur arrestation un jour ou l’autre, ni la récupération des trois régions (Gao, Kidal, Tombouctou) occupées et violées par ces deux groupes terrostistes.
Cheick Oumar Keïta
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