Nous les jeunes : Que va devenir notre cher pays ?

Avr 18, 2012 - 09:45
Avr 18, 2012 - 09:45
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L’éducation n’est plus une réalité, et la méconnaissance de nos valeurs sociétales (civisme et citoyenneté) a bafoué notre démocratie. Le coup d’Etat fut démocratiquement contesté et condamné, mais citoyennement bien accueilli et salué. D'où ce paradoxe qui appelle à cogiter que cette démocratie soit le pouvoir du peuple et qu'une partie de ce même peuple accepte et salue ce coup de force, ce coup d'éclat. Le coup d'Etat du 22 mars a-t-il  su échapper aux clichés ? Difficile de répondre à la question car même si la situation semble sous contrôle, il n'empêche que des pillages et autres vandalismes ont été déplorés. En tout cas, ce coup d'Etat affiche une complexité sans précédent. Et que dire de la rébellion dont la menace reste toujours pesante et pendante ? Ce changement de pouvoir, qui se justifie par l'inefficacité et  l'incapacité du régime passé, a entraîné les difficultés que traverse actuellement le pays : un sentiment partagé par une grande frange de la population. Ce coup de force a reçu des manifestations pros et anti. Et très vite, certains se sont attribués la mission de rendre le pays plus démocratique, mais avec un acte qui va à l’encontre des règles et normes de la Constitution soit disant pour « redresser la démocratie et restaurer l'Etat ». Si les uns regrettent le recul de la démocratie et déplorent que  l'image du pays soit salie, souillée,  bafouée (les diminutifs ne manquent pas), la tenue des élections étant désormais mise en doute, les autres ont fait  plus que féliciter : pour eux, le pays était mal géré et le pouvoir se trouvait entre les  mains d'un petit groupe qui l’exerçait mal tout en excluant la majorité, à savoir, l'opinion publique. D'un commun constat, les deux camps admettent la défaillance du système et le blocage de l'appareil d’Etat qui ne sait plus comment faire face aux réalités tout en rassurant les populations et en ayant le contrôle du territoire. Un constat amer par rapport à la gestion des services publics : une corruption qui ne cesse de s'empirer, une école en danger depuis plus de 20 ans, un système de santé dégradant, une insécurité grandissante sur le territoire et une insuffisance alimentaire, avec la famine qui a déjà pointé lez bout du nez. Les failles du système sont partout visibles, et les populations n'en sont pas épargnée : pire, elles sont les premières à en subir les effets néfastes. Pourquoi cette cassure entre le pouvoir et le peuple? D'un côté, c'est le coup porté à l’image de la démocratie et qui fait jaser. Mais ce qui importe le plus aux yeux du monde, c'est l'exemplarité du Mali en matière démocratique : un pays qui était un modèle de démocratie, qui avait une bonne réputation, une bonne image de cohésion sociale, un pays où l’on pensait que le dialogue serait la solution de tout conflit...Voir  toutes ces qualités s'envoler en un laps de temps est aussi dure qu’inacceptable. Tandis que de l'autre côté, au Nord, c'est la délivrance  des populations qui suffoquaient, souffraient  et subissaient et qui ont finalement « explosé » comme si « la vase n’attendait qu’une  goutte d'eau pour déborder  ». Ici, ce n'est pas la forme qui compte, mais le fond, ce qui ne marchait pas : l’intégrité du territoire menacée, la mort inexplicable qui s’abat sur les proches, la pauvreté qui s'impose de plus en plus, la cherté de la vie, le chômage qui frappe les jeunes de plein fouet, les enfants qui ne vont pas à l'école, l’hôpital public qui est déserté, le fait de nourrir sa famille qui est devenu une source d’inquiétude...Et penser que ce coup serait un moyen pour assainir l'environnement et  bouter ces maux et défauts hors du pays est aussi  salutaire et prometteur pour ces populations. Et quoi qu'on en dise, l'école a gagné car les enseignants ont suspendu les grèves et les élèves et étudiants ont regagné les classes. Mais pour combien de temps et à quel prix ? Le moment viendra où les deux camps se diront : « Le mal est déjà fait. Regardons vers le futur et veillons à ne pas remettre à jour ces pratiques pour ne pas dégrader ce système déjà défaillant. Pensons à nous et demandons-nous ce que nous devons ou avons apporté à ce pays : la guerre ou la paix, la stabilité ou l'insécurité, le ralentissement ou le développement, l'anarchie ou la démocratie ? La vie ne s'arrête pas et ne s'est jamais arrêtée : elle continue car elle a toujours continué ». Cheick Oumar Keïta

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