Mali / Nouvelle législature : Les grands défis des élus du peuple
Si le dialogue national inclusif,de décembre 2019, a fixé le cap de la tenue des élections législatives au plus tard le 2 mai, il a aussi requis des réformes politiques majeures comme missions importantes des élus du peuple.
maliweb.net - C’est en principe ce lundi 4 mai 2020 que débute véritablement la sixième législature du Mali démocratique. Ce nouveau mandat des élus du peuple sera marqué par l’enregistrement administratif des députés, la mise à leur disposition de la logistique (badges, écharpes, macarons, etc) et des questions diverses. Puis suivra la séance inaugurale qui sera convoquée par le président de la République avec comme unique ordre du jour la mise en place du bureau de l’institution. A ce titre, le poste de président est le plus attendu et le plus envié.
C’est après cette entame que les choses démarreront avec les autres membres du bureau, les groupes parlementaires, les commissions de travail, les représentations parlementaires à l’extérieur du pays.
Au-delà de ces questions organisationnelles, l’Assemblée Nationale est très attendue sur le chantier des réformes politiques et institutionnelles. Surtout que ces réformes sont supposées apporter un souffle nouveau à la démocratie malienne, dont les faiblesses ont été abondamment mises en exergue durant la crise multidimensionnelle que le pays traverse.
La première étape de ces réformes passera par la révision de la Constitution du 25 février 1992 pour y introduire une nouvelle politico-architecture institutionnelle du pays. C’est dans ce sens que le Sénat est vivement attendu et devra attiser beaucoup de convoitises. Comment les élus du peuple joueront-ils leur partition dans la création de ce sénat, souhaité par l’Accord pour la paix de 2015 ? Quid de la relecture de cet Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ? Quelle impulsion les nouveaux députés donneront-ils au processus de paix plus que plombé ? Quel souffle nouveau pourront-ils communiquer au processus du DDR au creux de la vague ?
Ces questions méritent réflexions approfondies surtout que parmi les nouveaux élus du peuple se trouvent certains éléments issus des groupes armés du septentrion ou des milices du centre du pays. Ce qui impose au gouvernement de prendre des mesures fortes devant contraindre ou encourager ces groupes armés à travailler à travers des parlementaires pour mettre fin à la circulation des armes sur le territoire national. Au cas contraire, la législature pourrait plutôt travailler à consolider le début de partition du pays. Et, comme le déclare souvent le leader du MPR, Dr ChoguelKokalla Maïga, la nouvelle législature peut aider à sceller la partition du pays. Ce sera à travers le projet de révision constitutionnelle qui pourrait accorder des avantages indus aux régions du septentrion.
Boubou SIDIBE/Maliweb.net
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