Offensive contre l’ennemi : Il faut savoir bien médiatiser
Depuis quelques temps, on entend et voit beaucoup de choses. Face à l’occupation des trois régions du nord par les terroristes et, accessoirement, le Mnla, le Mali se prépare à la guerre de libération. C’est une très bonne chose. Et ça le serait encore plus si les uns et les autres se donnaient la peine d’adopter la meilleure stratégie possible de communication.
Déjà, lors de son discours d’investiture, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a déclaré que si c’était nécessaire il ferait une guerre totale et implacable aux occupants. Cela a été perçu comme une déclaration de guerre par le Mnla dont un responsable a aussitôt répliqué sur les ondes de RFI qu’eux-aussi sont prêts et n’hésiteraient pas à attaquer Mopti et Ségou. C’est la preuve que les rebelles et les terroristes sont à l’écoute des médias nationaux et suivent dans les moindres détails les mouvements et préparatifs en cours pour les déloger. Jouissant de complicités à de hauts niveaux ils seraient même au courant de ce qui n’est pas dit publiquement.
Alors crier sur les toits ce que l’on est en train de faire, c’est se faire de la publicité inutile et même dangereuse puisque cela élimine le facteur effet de surprise.
Si ce n’est pas le Mouvement patriotique Ganda koy qui se vante d’avoir 6500 combattants opérationnels et prêts à l’action, ce sont les associations de ressortissants de certaines villes du nord qui déclarent pouvoir mobiliser des milliers de combattants.
Et dans les médias, on invite les uns et les autres à se porter volontaires pour monter au front. Derrière les associations de chasseurs qui, elles aussi, font leur petite exhibition à la télévision. On invite également les uns et les autres à mettre la main à la poche pour permettre l’achat massif d’armes et de munitions en oubliant que ce sont justement leurs ennemis qui contrôlent le trafic d’armes et de munitions dans la sous-région et qu’ils sont également connectés à des réseaux internationaux avec lesquels ils peuvent passer des arrangements. Ils seront bien embêtés nos préparateurs de guerre, lorsqu’ils se rendront compte qu’ils ne pourront même pas avoir de vieux fusils de chasse sur le marché pour cause d’embargo terroriste.
Par ailleurs, il n’est pas sûr que le Mali puisse acquérir de l’armement et du matériel de guerre par les circuits normaux sans la caution de la France. Le Mali ne fait plus aucune différence entre Mnla, Aqmi, Mujao et milices arabes, et compte sévir contre tous ces groupes armés qui sont en train de terroriser, de mutiler, de torturer et de faire fuir ses populations en les exposant aux pires crises humanitaires.
Or l’ancien colonisateur ne semble pas être prêt à lâcher son Mnla sur lequel il compte plus que sur les forces armées et de sécurité maliennes pour sa croisade contre l’intégrisme religieux. Et malheureusement, la France est en train de rallier à sa cause certaines chancelleries occidentales qui pensent comme elle que le Mnla peut être une alternative à l’armée malienne. Et toujours malheureusement, ce sont pays qui tiennent les cordons de la bourse contenant l’argent nécessaire à une guerre contre l’ensemble de la vermine qui souille le nord.
Alors, chers compatriotes, communiquez, mais bien.
C.T
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