Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma : « La Minusma ne coûte rien aux Maliens, c’est un effort de la Communauté internationale »

Juillet 16, 2021 - 01:52
Juillet 18, 2021 - 08:05
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Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma : « La Minusma ne coûte rien aux Maliens, c’est un effort de la Communauté internationale »
Présente au Mali depuis 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations -Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a vu son mandat renouvelé le 29 juin dernier par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Une journée d’information avec la presse malienne a permis, ce jeudi 15 juillet, au service de communication de la Minusma d’expliquer les nouvelles priorités de la Résolution 2584.  - maliweb.net - Des fils barbelés de haute sécurité, des soldats dans les véhicules blindés, des sentinelles lourdement armés veillent 24 heures sur 24. Dans leurs forteresses, les soldats de la Minusma sont perçus par la majorité des Maliens comme une force d’occupation avec quelque 13 000 soldats « incapables de mettre fin aux attaques terroristes ». La force onusienne est pourtant la meilleure chance de stabilisation offerte au Mali par la communauté internationale. C’est en tout cas, le principal message véhiculé par le service de communication de la Minusma au cours de sa journée d’échange avec les journalistes. On entend souvent dire qu’avec tout ce que la Minusma coûte aux Maliens, elle ne fait rien. D’abord, il faut clarifier cela. « La Minusma ne coûte rien aux Maliens, c’est un effort de la Communauté internationale », Olivier Salgado, porte-parole de la mission et maître de cérémonie du jour. « On leur demande de chasser les terroristes, ils viennent installer des lampadaires », a indiqué Olivier Salgado, rapportant une autre accusation courante contre la Minusma. «Installer des lampadaires peut paraître anodin », a expliqué le porte-parole, mais si ça permet de chasser l’insécurité dans un quartier, ce serait un pas de plus vers la stabilisation recherchée du Mali. Résolution 2584 (2021) Les questions des journalistes ont majoritairement porté sur le mandat de la Minusma, souvent incompris même par des journalistes. « Aucune mission des Nations-Unies au monde ne vise à combattre le terrorisme », a expliqué Samba Tall, directeur de la section Réforme du secteur Sécurité et DDR de la MINUSMA. La raison est simple, a-t-il ajouté, « il n’existe aucune définition universelle du terrorisme ». Aux dires de Tall, des groupes armés pourraient être considérés par un Etat comme « terroristes », alors que d’autres les considéraient comme des groupes d’auto-défense. « Les soldats de la Minusma sont des soldats de la paix » qui font recours à la force en cas de légitime défense ou pour protéger des populations civiles. « Mais la Minusma ne traque pas les groupes armés », a défendu Samba Tall.  « Il n’y pas de grand changement dans le nouveau mandat, en gros on nous demande de finir le job », a exposé Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe à la Minusma. Au terme du nouveau mandat, les cinq tâches prioritaires de la Minusma sont : appui à la mise en œuvre de l’Accord et à la pleine réalisation de la transition politique ; appui à la stabilisation et au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le centre ; appui à la protection des civils ; promotion et protection des droits humains ; et l’appui à l’aide humanitaire.  Dans un langage assez clair, Joanne Adamson a renvoyé l'État malien à ses responsabilités. « La Minusma vient en appui aux soldats maliens », a affirmé la représentante spéciale adjointe à la Minusma. Et d’insister : « c’est à l’Etat du Mali de reconstituer son armée » conformément à l’Accord. « Vous êtes des journalistes, ce serait bien de demander aux autorités maliennes quelle est leur stratégie de sécurisation du Mali », a demandé la diplomate britannique. Mamadou TOGOLA/maliweb.net  

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