Opération « Barkhane » : au Mali, des réactions contrastées
![Opération « Barkhane » : au Mali, des réactions contrastées](uploads/news/images/2021/06/Barkhane.jpg)
L’annonce d’Emmanuel Macron, le 10 juin, de réduire de moitié le soutien militaire français d’ici à 2023 a surpris le pays qui oscille entre « bon débarras » et inquiétude.
« Emmanuel Macron devrait faire attention à sa communication. Quand ça prend une certaine tonalité, les Maliens le vivent comme une ingérence. Ça peut se comprendre », souligne l’ancien ministre Ibrahim N’Diaye. En décembre 2019, la convocation à Pau des chefs d’Etat du G5 Sahel par le président français avait déjà été jugée peu diplomatique. Un an et demi plus tard, le discours de Paris est perçu par certains Maliens comme « un affront de plus », dans un contexte de montée du sentiment anti présence française, ces derniers mois.
« Bon débarras », entendait-on ce 11 juin à Bamako. Après huit ans d’intervention militaire française et des résultats pour le moins contrastés, une large frange de Maliens rejette la responsabilité de l’extension du terrorisme sur la France. Paris serait militairement peu efficace et politiquement trop envahissante.
« Risque d’effondrement de l’Etat »
Mais au nord du Mali, le son de cloche est différent. « Les Bamakois n’ont pas connu la guerre ! Ils crient à la France de partir, sans comprendre que le jour où “Barkhane” se retirera, le Mali sera fini. Les djihadistes s’empareront des villes comme au début de la guerre en 2012 », s’alarme un ex-rebelle du nord, signataire de l’accord de paix de 2015.
L’inquiétude gagne aussi la Mission des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Ce 11 juin, quelques heures avant l’annonce d’Emmanuel Macron, son chef El-Ghassim Wane a évoqué ses craintes : « La suspension de la coopération française avec le Mali pourrait induire un accroissement des tâches de la Minusma » et « il est également possible qu’une pression plus forte puisse être exercée sur nos troupes ». La Minusma, dont le mandat n’est pas de lutter contre le terrorisme et qui voit ses bases régulièrement ciblées par les attaques (quatorze ces trois derniers mois), craint l’isolement.
Certains diplomates redoutent quant à eux une fuite du peu d’administrateurs civils encore en poste au nord du Mali (14 % fin avril selon l’ONU), si « Barkhane » venait à réduire ses emprises. « Le risque d’un effondrement de l’Etat est réel », glisse l’un d’entre eux. Même si, pour l’heure, « rien n’est prévisible, tout devient possible ».
Quelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)