L’opération « Serval » est le nom donné à l’intervention militaire française enclenchée contre les islamistes à la suite d’une brusque accélération de l’actualité dans la région de Mopti, précisément à Konna. Les islamistes de Ansar dine et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) avaient tenté un forcing sur les positions avancées de l’Armée dans cette localité située sur la ligne de front. La France est rapidement intervenue pour arrêter l’avancée des djihadistes, des terroristes et narcotrafiquants. Ceux-ci, non contents d’occuper les deux tiers du pays, voulaient, au nom d’une prétendue application de la charia, annexer d’autres localités et mettre sous domination nos compatriotes vivant à Konna et Douentza dans la région de Mopti. Cette intervention de la France a été bien appréciée par la communauté internationale et le peuple malien. Elle a donné espoir à un pays, meurtri dans son âme mais qui est en train de recouvrer son intégrité territoriale.
L’intervention française, en deux jours, a permis au Mali de recouvrer les régions de Gao et Tombouctou. Mais, depuis que l’Armée française est entrée à Kidal, le discours officiel de ce pays ami qui nous a apporté un précieux coup de main, a changé.La Franceveut que notre pays, invite le Mouvement pour la libération du Nord (MNLA) sur la table des négociations. Pourquoi cette attitude ? Il faut rappeler que le MNLA est à l’origine de cette crise dans le septentrion malien. Ces énergumènes qui avaient des velléités sécessionnistes, ont été les premiers à prendre les armes contre leurs « frères maliens ». Par la force des choses, ils ont été ensuite chassés de Gao et Tombouctou par les islamistes d’Ansar dine et du MUJAO.
Après que ces illuminés d’islamistes aient été pourchassés, acculés dans leur dernier retranchement dans les grottes de Kidal, le MNLA croît renaître de ses cendres. A quel titre, le MNLA s’oppose-t-il à l’entrée de l’Armée malienne à Kidal (une partie du territoire malien) ? Pourquoila Franceprête-t-elle le flanc aux élucubrations d’une bande armée qui prétend représenter la communauté touareg ? Il appartient aux autorités de la transition de s’assumer et de prendre des décisions historiques pour le principe de l’indivisibilité du pays. Parce que le Mali reste un et indivisible et le peuple est prêt à défendre, même au prix de l’ultime sacrifice, l’intégrité du territoire national.
L’opération Serval, du nom d’un félin africain, a été enclenchée avec célérité et a été très efficace sur le terrain à en juger par les pertes humaines et matérielles enregistrées du côté des islamistes. Ces groupes armés d’Ansar dine et du MUJAO sont réellement dans des difficultés. Dès lors, il appartient à l’Armée malienne, en collaboration avecla France, les forces dela Missioninternationale de soutien au Mali (MISMA) de nettoyer les régions de Gao, Tombouctou et Kidal afin d’étouffer dans l’œuf toutes les possibilités de résurgence de mouvements islamistes dans les régions Nord.
Si l’intervention dela Francea été saluée par la communauté internationale mais surtout par le Mali où elle a apporté une réelle bouffée d’oxygène à l’Armée malienne, les commentaires varient sur la pertinence de négocier maintenant avec les éléments du MNLA. Mais, globalement, les Maliens n’apprécient pas et ne comprennent guère cette proposition de négocier avec des rebelles, pardon des apatrides. Il suffit d’écouter les récriminations du citoyen lambda pour se rendre compte que les Maliens ne sont pas dans cette logique de négociation avec le MNLA encore moins avec des islamistes. Pour les ultras,la Francen’est pas logique avec elle- même.
D’autres qui ne veulent culpabiliser personne, tentent de trouver des explications. Ils annoncent simplement quela Franceveut récupérer ses otages détenus probablement dans la région de Kidal. Mais, c’est une vérité de lapalissade que de dire quela Francetient à récupérer « ses fils » mais, il n’est pas prudent de spéculer sur le comment. La situation impose à François Hollande, un exercice de funambule pour ne pas, d’un côté, briser l’espoir des Maliens après l’énorme travail accompli par les soldats français dans cette guerre et défendre, d’un autre côté, sa chapelle, par une libération des otages.
Dans tous les cas, le Mali ne négociera pas avec des bandes armées. Il est loisible àla Francede mettre en œuvre des stratégies efficaces pour récupérer ses otages et le Mali a le devoir moral de l’accompagner dans ce sens. Il suffit que les deux parties s’accordent sur des choses pour surprendre les islamistes, les terroristes et narcotrafiquants qui pensent vivre de la rançon des otages européens.
Youma