ORTM : La passion du silence coupable
«Tout sauf l’essentiel». C’est en ces termes qu’on peut analyser l’attitude de l’ORTM par rapport aux événements du Radisson Blu. «On a suivi les événements, non pas sur notre télévision nationale, mais sur des chaînes étrangères. Et on parle de souveraineté. Il faut que les Maliens aiment le Mali, et cela passe par l’équité, la justice». Ajoutons «tout simplement par la vérité» pour compléter ces propos du député du FARE, Bakary Woyo Doumbia, sur les antennes de radio Klédu, lors du débat de Kassim Traoré du 26 novembre dernier. Le député a parfaitement raison d’être dépité par cette façon fort curieuse d’entretenir «la passion du service public». L’essentiel, le service public pour l’ORTM, c’est visiblement le service rendu à l’Exécutif. Un point, c’est tout. Nous l’avions dit plus tôt : l’ORTM n’arrive pas à faire sa mue démocratique. Mais, soyons objectifs. L’être humain est d’abord guidé par l’instinct de conservation. À ce titre, en se conduisant de la sorte, les responsables de l’ORTM ne cherchent qu’à préserver leurs avantages personnels. Que font les politiques pour changer la donne ? Rien. Quand on est dans l’opposition, on dénonce les agissements partisans de l’ORTM, mais dès qu’on accède à Koulouba, c’est le statut quo, voire plus dans le sens négatif. On avait pensé que la mise en place de la Haute autorité de communication adopterait des textes qui, mettraient les dirigeants des médias à l’abri des sautes d’humeur de l’exécutif dont ils dépendent absolument. Mais, il n’en fut rien. Conclusion, la partialité des médias dits abusivement publics a de beaux jours devant elle. Il reste à espérer le miracle qui ferait accéder au pouvoir une personnalité ouverte et démocratique pour que sonne afin l’ère d’une presse plus aux bottes de Koulouba, mais au service du peuple.
Sory Haidara
Quelle est votre réaction ?