Le mardi 8 janvier, l’armée malienne a entamé la guerre de libération des régions du Nord occupées par les terroristes. Au même moment, la confusion était sur le point de gagner Bamako où des manifestants à la solde du Dr Oumar Mariko, regroupés au sein du MP22, avec leurs alliés de la COPAM et du groupement IBK-2012, réclamaient la tenue de concertations nationales et le départ du Président Dioncounda Traoré, pourtant Chef suprême des forces armées. Mais que vise réellement le Dr Oumar Mariko ?
Selon beaucoup de Maliens, le Dr du parti SADI est sur le point de faire perdre le Sudau Mali qui avait déjà failli perdre le Nord (au sens propre du terme), n’eut été l’intervention salutaire des troupes françaises. Mais le comble, c’est qu’aujourd’hui, l’armée malienne intervient au front au moment même où le contexte sociopolitique est malsain dans la capitale malienne où les divergences de vue persistent entre acteurs politiques. Les choses ont même pris une tournure si scandaleuse qu’on se demande si, dans leur rejet du Président Dioncounda Traoré, le Dr Mariko et ses alliés ne sont pas devenus des entêtés. En fait, depuis des mois, la présence de Dioncounda Traoré à la tête du Mali dérange certains individus, mais pas au point de les voir sacrifier l’intérêt national au profit de desseins inavoués. Mais de plus en plus, cela semble crever l’œil. En tout cas, les événements récents ont prouvé que ces combinards cherchent à provoquer un vide constitutionnel. Sans doute caressent-ils toujours le rêve d’asseoir leur propre pouvoir ou de favoriser l’ascension de leurs proches ?
Pourtant, l’armée en guerre a plus que besoin de soutien sans équivoque. Mariko et ses compagnons s’intéressent-ils vraiment à ce qui se passe au Nord ? C’est pourtant là-bas que les intérêts du Mali les interpellent. Le véritable danger ne se trouve pas au Palais de Koulouba. Et que ceux qui tiennent tant à remplacer Dioncounda Traoré se mettent en tête qu’ila sur eux un avantage à quatre ordres : Dioncounda est tout d’abord un élu du peuple, puis un ancien chef du Parlement, ensuite un Chef d’Etat légitime car désigné selon les lois et règlements de la Constitution, enfin, il est reconnu par la communauté internationale. Par conséquent, il ne sert à rien, pour Mariko et ses acolytes, de s’offrir en spectacle à Bamakoau risque de ternir continuellement et leur image, et celle du pays. Pourtant, ce pays a besoin de la solidarité de tous face aux défis actuels de la crise. Malgré tout, le Dr Mariko et ses alliés ne font nullement preuve de réalisme. Et si l’on n’y prend garde, leurs agissements et autres prises de position finiront par faire vaciller le navire Mali. Espérons qu’ils sauront se ressaisir à temps car les terroristes commencent à bien profiter de ces moments de diversion pour s’infiltrer dans la capitale.
La semaine dernière déjà, des djihadistes ont été arrêtés à Bamako où ils s’apprêtaient à déclencher une guérilla urbaine. L’heure doit doncplus que jamaisêtre à l’union sacrée des cœurs et des esprits. A moins de vouloir, par myopie politique, s’aligner derrière l’ennemi. Remédier à cette situation apparaît donc urgent. Les parties en conflit doivent donc être pragmatiques en taisant les querelles de chiffonniers et signer, avec l’équipe de Dioncounda Traoré, une trêve qui permettra à terme de s’imposer sur ces envahisseurs du Nord. C’est la seule option qui vaille face à cette crise que traverse le Mali. Toute autre formule conduirait donc inévitablement à un « suicide ». Face aux menaces brandies jour après jour par les assaillants du Nord, la concertation entre acteurs politiques maliens paraît impérative. En tout état de cause, le Dr Oumar Mariko et ses compagnons doivent cesser de distraire les Maliens et éviter de saper le moral de l’armée malienne qui a plutôt énormément besoin de concentration face à la noblesse de ses objectifs. Heureusement que dans ce combat de libération du Nordde l’occupation terroriste,elle bénéficie aujourd’hui de la solidarité de la France et des pays ouest-africains. Il n’en demeure pas moins qu’elle est en droit d’attendre un soutien sans failledes Maliens.
Le Dr Mariko et ses alliés doivent remettre à plus tard les règlements de comptes et autres contentieux qui grippent habituellement le fonctionnement du pays. La division des forces sociopolitiques ne faisant que profiter à l’ennemi, ces divergences constituentun « fertilisant » face à la poussée du fondamentalisme religieux. Face aux agressions terroristes, la classe politique malienne doit faire preuve d’un minimum de cohésion et s’unir derrière les troupes maliennes. Mais on déplorequ’à Bamako, le Dr Mariko et ses alliés se conduisent comme s’ils espéraient voir le Sudperdre la partie. Au lieu de chercher à « avoir la peau » du Président Dioncounda Traoré (après avoir obtenu la tête de l’ex-Premier ministre), ces protagonistes de la classe politique feraient plutôt mieux de « mettre beaucoup d’eau dans leur vin ».
Jean Pierre James