Pénurie de sucre au marché : Le ministre Moussa Alassane Diallo dénonce ‘’ une crise artificielle, fabriquée de toutes pièces’’ par les commerçants véreux
Face aux opérateurs économiques importateurs du sucre, le ministre de l’industrie et du commerce, Moussa Alassane Diallo a exprimé, hier mercredi, le mécontentement du gouvernement suite à l’incapacité des importateurs à l’approvisionnement du marché en sucre. Il dénonce une rétention du sucre dans les magasins et dans les ports des pays voisins ayant engendrée une crise de pénurie de sucre fabriquée par les commerçants pour entretenir l’inflation.
C’est un ministre du commerce et de l’industrie visiblement en colère qui s’est livré à une large explication des causes du non approvisionnement du marché en sucre. Selon le constat du ministre, l’inflation du prix du sucre est due aux actions illégales entreprises par certains importateurs qui se livrent à la rétention du sucre dans les ports des pays voisins ou dans les magasins à l’intérieur du pays pour entretenir la crise du sucre. Sur les 100 000 tonnes prévues par le gouvernement malien en juillet 2023, les importateurs n’ont approvisionné le marché qu’avec seulement 40 000 Tonnes. Le ministre du commerce crie au scandale et se demande si les opérateurs économiques maliens sont capables d’alimenter le marché en denrées de première nécessité. Il soutient que les importateurs véreux ont fait sciemment en stockant des tonnes de sucre dans les ports des pays voisins et d’autres ont préféré stocker le sucre importé dans les magasins à l’intérieur du pays pour créer une inflation. « Il y a certains qui ont déclaré à la douane 10 000 tonnes de sucre, mais ont préféré livrer un camion de 45 tonnes. Au même moment d’autres importateurs de sucre au lieu de livrer le sucre importé aux commerçants détaillants ont préféré le commercialiser aux unités industrielles à un prix non encadré », regrette le ministre Moussa Alassane Diallo sur un ton colérique.
Poursuivant toujours cette question, le ministre a regretté le manque d’engagement tenu par les opérateurs économiques qui ont signé le cahier de charge en s’engageant d’importer le sucre pour approvisionner le marché. « Sur les 58 signataires du cahier de charge, il y a seulement 28 signataires qui ont enlevé la licence d’importation et 15 opérateurs ont respecté leur engagement en approvisionnant le marché du sucre », a annoncé le ministre du commerce. S’y ajoute aux commerçants qui ne respectent pas le prix fixé par le gouvernement pour le vendre.
D’après une enquête de la Direction générale du commerce et de la concurrence, révélée par le patron du département du commerce, sur les 3800 contrôles menés par les agents, 789 procès -verbaux livrés ont décelé un non-respect du prix.
Déplorant toujours toutes ces pratiques contraire aux clauses inscrites dans le cahier de charges, le ministre de l’industrie et du commerce a qualifié la pénurie de sucre ‘’ de crise artificielle, fabriquée de toutes pièces ‘’ par les importateurs du sucre.
Devant eux, le ministre a tapé le poing sur la table en menaçant de citer les noms de ceux qui ne respectent pas le cahier de charge malgré les exonérations et la baisse des taxes que l’Etat a consenti pour faciliter un approvisionnement du marché de cette denrée alimentaire. « Si nous ne trouvons pas la solution avec vous, nous le ferons avec d’autres », a menacé Moussa Alassane Diallo, tout en précisant que « le gouvernement de la transition ne se pliera pas à la volonté de personne. Le gouvernement s’assumera ».
50 000 tonnes d’ici le 31 décembre
En dénonçant l’échec de la précédente campagne avec un ton ferme, le ministre du commerce a annoncé l’ouverture d’une nouvelle campagne d’approvisionnement du marché en sucre. Le gouvernement est à la quête de 50 000 tonnes exonérées à 25 % pour palier à la pénurie de sucre d’ici le 31 décembre 2023. Tirant des leçons de la précédente, il a priorisé l’accès de ce nouveau marché aux 15 opérateurs économiques qui ont exécuté convenablement la campagne débutée en juillet 2023. « Tous ceux qui n’ont pas participé à la campagne de 100 000 tonnes seront exclus de la campagne de jumelage de N-Sukala et Sukala », a déclaré le ministre du commerce qui met en garde contre une nouvelle rétention du sucre dans les magasins et dans les ports des pays voisins. Pour cette campagne, il fixe le prix grossiste à 30 500FCFA, à 31 000FCFA le demi-grossiste pour les sacs de 50 kg. Et le prix du kilogramme détaillé est fixé à 650 FCFA. Ces conditions fixées par le gouvernement ne semblent pas convaincre certains commerçants qui crient déjà au coût élevé de la tonne du sucre au marché mondiale. « La tonne du sucre est cédée au marché international à 489 000FCFA sans ajouter le prix du transport et les taxes », murmure un opérateur économique, indiquant que les importateurs auront du mal à respecter les prix fixés par le gouvernement.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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