Pénurie d’eau à Point-G, Koulouba et Sokonafing : Les populations souffrent le calvaire
« L'eau est la condition première indispensable à toute manifestation vitale, comme à toutes manifestations des phénomènes physicochimiques », écrit Claude Bernard. Ce liquide, dans l'économie humaine, en tant que matière collectée, dirigée, distribuée pour les usages domestiques et industriels se fait de plus en plus rare depuis un certain temps. Dans certains quartiers périurbains de Bamako comme Point-G, Koulouba, sokonafing… l’accès à l’eau potable est devenu un parcours du combattant pour les habitants, en raison des coupures intempestives d’eau. Même l’hôpital du Pont-G n’est pas à l’abri.
Cela va bientôt faire un mois que les habitants du Point-G affrontent la tempête d’une véritable crise d’eau. Tout le quartier est touché. Et cerise sur le gâteau, la crise frappe même le centre hospitalier et universitaire du Point-G qui, il faut le dire, reçoit un nombre important des malades résidant dans le pays voire même venant de l’extérieur. Or, dans un passé très récent, les habitants du quartier se rabattaient sur les robinets de l’hôpital ou de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie lorsque le manque d’eau survenait. Aujourd’hui, l’on est frappé de consternation en voyant les accompagnateurs des malades faire le tour du quartier ou encore prendre des véhicules ou des motos à la recherche de l’eau dans les quartiers les plus proches. L’inconcevable est que l’eau ne vient qu’une seule fois, et ce faisant, il faut être un véritable combattant pour se servir ou se mettre dans sa peau de lion car le plus souvent on en vient aux mains : Chaque jour, les femmes et les enfants se crient dessus.
Ainsi, pour la première fois dans toute son existence, l’école fondamentale publique a libéré les élèves le mercredi surpassé car il n’y avait plus d’eau pour travailler au sein de l’établissement et nulle part à point-G. Cela a d’ailleurs donné lieu à une marche pacifique à laquelle prenait part la majorité des habitants, qui souhaitait ainsi donner libre cours à leur mécontentement et interpeller les deux autorités à savoir le chef du village et le maire du point-g. Au fort de cette manifestation, une femme qui avait enfourché une colère forte, a donné à entendre que « le chef du village et le maire sont irresponsables. C’est eux qui devraient être les premières personnes à signaler ce problème.» Pour sa part, le chef du village essaye de calmer : « chez moi, il n’y a pas d’eau même dans les jarres, ni à la mosquée également pour l’ablution pendant les heures de prière. »
A la vérité, ce problème est en passe de devenir une véritable source d’inquiétude et il serait intéressant de souligner que les responsabilités doivent être situées. A qui faut-il jeter la pierre ? Difficile de répondre, mais selon un manifestant, « seul le comité de gestion peut en dire mieux. » A ce sujet, beaucoup de bruits courent dans la ville sur la mauvaise gestion du comité.
Fousseni KONE
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