Persistance de la tension au sein du PDES : ATT toujours attendu dans la résolution de la crise

Nov 27, 2011 - 18:30
Nov 27, 2011 - 18:30
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Après la création, le 22 octobre 2011, de l'Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM), le 2ème vice-président du PDES, N'Diaye Ba, a adressé, par l'entremise d'huissier, une lettre (n°001-10/VP/PDES-11 que L'Indépendant avait publiée en exclusivité) convoquant devant une commission de discipline plusieurs membres du Comité Directeur National (CDN) du PDES qui avaient eu à participer au lancement de l'UMAM de soutien à la candidature de Jeamille Bittar à la présidentielle de 2012.

L‘acte de convocation de ces hauts dirigeants du PDES et la méthode avaient été condamnés au sein même du parti et au-delà. Même ATT, le parrain du PDES - la Première dame au bon cœur Touré Lobbo Traoré en étant la marraine - n'aurait pas apprécié. Et, il l'aurait fait savoir au président du parti, Hamed Diané Séméga qui finira, après les reproches d'ATT, par s'impliquer en vue de tempérer l'ardeur de ses camarades du CDN partisans d'une éventuelle exclusion de Jeamille Bittar et de ses sympathisants.

Au rythme où vont les choses, sans une intervention du président ATT - dont se réclame l'ensemble des protagonistes la crise au sein du PDES prendra des proportions à même de jouer sur la vie d’un parti qui n'a pas encore deux ans.

Né le 17 juillet 2010 avec une cuillère dorée à la bouche, le PDES a vite fait de décevoir tous ceux qui avaient salué sa naissance comme d’un parti qui va concurrencer les grandes formations politiques sur leur propre terrain. D'abord, plusieurs mois après sa naissance, le PDES peinera à obtenir son récépissé, c'est-à-dire son acte de naissance. L'on se demande toujours, d'ailleurs, comment il est parvenu à l'obtenir. Mystère. Ensuite, sa convention nationale - ou congrès constitutif -, annoncée comme devant se tenir  avant la fin de l'année 2010, n'a toujours pu avoir lieu, au jour d'aujourd'hui.

Maintenant, la fameuse convention est annoncée pour le mois de décembre prochain. Sans que personne ne puisse encore parier un kopeck qu'elle se tiendra à cette date. Et dire que dans tout ça, c'est la Première dame au bon cœur Madame Touré Lobbo Traoré que le parti a choisie, dans l'euphorie de son baptême, comme marraine. Ce qui, normalement, devait le mettre à l'abri d'un tel dysfonctionnement, d'une telle morosité. Tel ne fut pas le cas.

Au grand dam de nombre d'observateurs et, certainement, du parrain et de la marraine. Même si ceux-ci font semblant d'ignorer l'existence même de ce parti qui, pourtant, se dit présidentiel.

Incapable de tenir des assises régulières - comme d'ailleurs l'exigent les textes de la République - le parti présidentiel est, depuis quelques mois, englué dans des contradictions internes suite à son refus de désigner un candidat à la présidentielle de 2012.

Interrogé sur la question, son président Hamed Diané Séméga a toujours soutenu que le "parti aura son candidat en 2012" sans que cela puisse convaincre grand monde.

Au premier rang duquel le premier vice-président du PDES, Jeamille Bittar, qui n'avait pas attendu cette déclaration pour mettre sur pied un vaste mouvement de soutien à son éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.

La naissance de l'Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM) en septembre 2011, a été la goutte d'eau qui va déborder le vase. Le 26 octobre 2011, Jeamille Bittar et ses compagnons, également tous membres du directoire du PDES, sont proposés à l'exclusion par une sorte de "cour martiale", selon les termes d'un proposé à la sanction, mise en place par le 2ème vice-président du PDES, N'Diaye Ba. En effet, ce dernier avait adressé, par l'entremise d'huissier, une lettre (n°001-10/VP/PDES-11que L'Indépendant avait publiée en exclusivité) convoquant devant une commission de discipline plusieurs membres du Comité Directeur National (CDN) du PDES qui avaient participé au lancement de ce mouvement de soutien à Jeamille Bittar.

L'acte et la méthode avaient été condamnés au sein même du parti et au-delà. Même ATT, le parrain du PDES - la Première dame au bon cœur Touré Lobbo Traoré étant sa marraine - n'aurait pas apprécié. Et, il l'aurait fait savoir au président du parti, Hamed Diané Séméga.

Ce dernier finira par s'impliquer en vue de tempérer l'ardeur de  ses camarades du CDN partisans d'une éventuelle exclusion de : Jeamille Bittar, Amadou Koïta, secrétaire national à la jeunesse PDES et président de l'UMAM, Hamane Touré, secrétaire chargé de l'Education, Cheick Oumar Coulibaly, commissaire aux comptes, Seydou Sidibé, secrétaire aux transports et à la mobilisation urbaine, Bourama Mounkoro, secrétaire à l'Emploi et à la Formation professionnelle, Samba Lamine Sow, secrétaire à l'aménagement, et Alhéry Kéïta, secrétaire en charge du protocole. Tous étant membres du CDN du PDES et membres de l'UMAM.

La création de l'UMAM a été une situation que Hamed Diané Séméga et ses camarades du CDN tels N'Diaye Ba et Maharafa Traoré, respectivement 2ème vice-président et secrétaire général du PDES allaient voir d'un très mauvais œil. Et ont juré de faire payer cette sorte d'indépendance à Jeamille Bittar. Celui-ci, de son côté, a semblé ignorer ces pressions de la part de certains barons de son parti et a continué à implanter, à travers le pays, son mouvement en vue de la présidentielle de 2012.

Après le lancement en grande pompe, le 19 novembre dernier, de l'UMAM à Ségou, sous la présidence de Jeamille Bittar lui-même, le président du PDES, Hamed Diané Séméga a décidé de confier désormais la coordination régionale du parti en 3ème région à son lieutenant Djibril Tall, directeur national des Transports, en remplacement de l'enfant de San. Ce qui ne fait qu'en rajouter, aujourd'hui, à la tension dont le PDES n'a que faire en cette période préélectorale.

D'où des appels de militants afin que le président ATT - dont se réclament l'ensemble des protagonistes - intervienne pour mettre fin à la turbulence. Cela également dans la perspective qu'il quittera le pouvoir en laissant ses "enfants" rassemblés et à même de défendre son bilan.                                

    Mamadou FOFANA

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