Perspective de sortie de crise : Le M5-RFP décline l’offre de dialoguer avec le Chef de l'Etat avant le 19 juin
Les tentatives du Président de la République et son premier ministre, Dr Boubou Cissé, de rencontrer ce mardi à Koulouba l'Imam Dicko et les responsables du mouvement du 5 juin sont restées vaines .
- Maliweb.net - « J’ai entendu les colères et les cris. J’ai entendu les revendications et les interpellations… Ma porte est donc ouverte et ma main toujours tendue ». Tels sont les propos apaisants que le Chef de l'Etat a tenu lors de son adresse du dimanche dernier à la nation. Les contestataires de son régime réunis au sein du mouvement du 5 juin avec à sa tête l’imam Mahmoud Dicko refusent de saisir cette ‘’main tendue ‘’ du Président de la République, et ne semblent pas, d’ailleurs, renoncer à leur principale exigence : « sa démission ».
Ces derniers jours, Koulouba et la primature ont multiplié les médiations en sollicitant les services des partis politique de la majorité présidentielle, de l'ancien président de la République , Moussa Traoré, la famille fondatrice de Bamako, les confessions religieuses, sans parvenir à faire fléchir l’influent Imam Dicko et ses alliés politiques de l’opposition.
Ces derniers campent sur leur position à savoir : seule la démission du Président de la République est négociable. Pour le M5, la stratégie du pouvoir à vouloir engager le dialogue avec eux avant le meeting du vendredi 19 juin vise uniquement à désamorcer leur dynamique d’exiger son départ. « Nous sommes tous unanimes au sein du M5 que pas de dialogue avec le régime avant le 19 juin », nous confie un cadre du FSD, membre du mouvement du 5 juin. Lequel reconnait qu’ils ont reçu la correspondance de Koulouba invitant le mouvement du 5 juin à une rencontre ce mardi avec le Chef de l'Etat. « Nous avons décliné cette offre de dialogue avant le meeting du vendredi prochain et le M5 n'écarte pas une offre de dialogue après la manifestation du vendredi », a-t-il insisté notre interlocuteur.
Ce mouvement né aux lendemains des élections de mars 2020 ne cesse d’enregistrer les adhésions des forces vives de la nation. Le M5 s'érige contre la mauvaise gouvernance, la nouvelle Assemblée nationale, la Cour Constitutionnelle et la gestion du Président de la République qu'il qualifie d’être « dans l’incapacité à satisfaire les attentes du peuple’’. Et les tenants de mouvement qui projettent une nouvelle manifestation dans les prochains jours mettent en avant comme seule solution de sortie de crise politique : la démission de la Première institution, la dissolution de nouvelle assemblée nationale, de la Cour Constitutionnelle.
Le Président de la République, pour sa part, ne semble pas baisser les bras pour se maintenir à son fauteuil jusqu'à 2023. Il met en contribution la médiation des confessions religieuses, les notabilités du nord et du sud en proposant de former un nouveau gouvernement selon les critères de taille et de qualifications tel recommandés par le Dialogue National Inclusif. Cette équipe gouvernementale, selon lui, ne saurait être un simple changement de gouvernement. « Elle sera un gouvernement de changement, exclusivement porté sur des résultats définis au préalable et mesurables… elle mettra en avant toutes les priorités du peuple malien. Celles-ci sont d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance », a annoncé le Chef de l'Etat dans un discours télévisé le dimanche dernier.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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