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![Petit Goro : l’enfant de Dinangourou Petit Goro : l’enfant de Dinangourou](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/05/Petit-Goro.jpg)
Petit Goro[/caption]
Natif et fanatique du pays dogon dont il ne cesse de vanter la culture, Petit Goro est un jeune dogon qui incite les artistes de sa génération à promouvoir leur propre culture au lieu de celles importées. Nous l’avons rencontré pour vous…
26 Mars : Qui est Petit GORO ?
Je suis Ousmane Goro dit Petit Goro. Je suis un artiste, chanteur, auteur compositeur dogon et Administrateur des Arts et Cultures.
Je suis fonctionnaire de l’Etat. Je viens du pays Dogons, plus précisément du cercle de Koro, dans la commune de Dinangourou.
Je suis le fils de Mamadou Goro et d’Aïssata Guindo. On m’appelle Petit Goro, parce qu’il y a des ainés qui m’ont précédés dans la chanson, mais, qui n’ont pas eu la chance de faire les scènes et d’être médiatisés comme moi. Je suis leur petit et je leur rends simplement hommage en continuant leurs œuvres.
26 Mars : Comment êtes-vous venu à la musique ?
Je suis venu à la musique à travers un grand frère qui faisait le Rap. Quand il composait ses chansons, il me demandait de faire un petit refrain de temps à autre.
Il m’a dit un jour, que je serai un grand artiste. Et, par la suite, je dirai aussi que le destin s’en est mêlé. Ainsi, de fil en aiguille, me voilà devenu artiste.
J’ai commencé à chanter en 1999 et j’ai réalisé mon premier album en 2003.
26 Mars : quel genre de musique faites-vous ?
Je fais un genre très particulier tiré du folklore dogon, mélangé à une touche personnelle.
J’ai beaucoup écouté Alpha Blondy. Ce qui fait que, dans mes chansons, j’insère souvent des morceaux reggae. Sinon, je n’utilise principalement que le folklore traditionnel dogon.
26 Mars : Combien d’albums avez-vous sur le marché ?
J’ai 3 albums sur le marché et le quatrième est en préparation. Dans mes chansons, je parle de beaucoup de choses. Entre autres : l’exode des filles, le mariage forcé, les problèmes socio-économiques. En particulier les problèmes du pays dogon.
26 Mars : Que pensez-vous de l’évolution de la musique malienne ?
La musique malienne évolue. Mais, ce que je déplore, c’est le fait que les artistes maliens ne puisent pas dans notre folklore.
Les jeunes font le plus souvent la promotion des cultures étrangères, au lieu de valoriser leur propre culture.
La culture malienne est très dense. On doit plus valoriser ce qui vient de chez nous. On doit exploiter nos cultures dans nos chansons. C’est comme ça que la musique malienne va évoluer totalement. Les autres valorisent leur culture et nous, ont les copies.
26 Mars : Selon vous, quelle est la part, de responsabilité des jeunes artistes dans la résolution de la crise que nous vivons actuellement ?
La musique rassemble beaucoup de gens, elle éduque et influence beaucoup de personnes. Ce qui fait qu’elle est un véritable outil de cohésion sociale.
Dans nos chansons, nous incitons la population à s’unir, à dialoguer pour que le pays retrouve la paix et la dignité qui le caractérise.
Tous les maliens sont frères. Donc, c’est ensemble que nous allons reconstruire ce pays.
Propos recueillis par Rokya Berthé