Peur sur la ville : Recrudescence des vols de motos Jakarta à Koulikoro
Depuis plus d'une semaine, la population de la cité du Méguetan ne dort plus que d'un œil à cause de la recrudescence des vols de motos.
La ville de Koulikoro, capitale de la deuxième région du Mali, est réputée par son calme épargnée qu'elle est par le grand banditisme. Une situation qui risque de n'être qu'un lointain souvenir à cause des vols et cambriolages à répétition dont la capitale du Méguétan est actuellement victime. En effet, depuis plus d'une semaine, les habitants de la cité du Méguetan ne savent plus à quel saint se vouer devant la recrudescence des vols de motos.
Ce sont les quartiers ''Commandant NAKO'' et le Plateau III qui sont les plus touchés par le phénomène. De sources bien informées, une dizaine de motos seraient emportées par les malfrats.
Les voleurs opèrent nuitamment et à des heures indues. Ils utilisent des gaz qu'ils pulvérisent dans les chambres afin de plonger leurs victimes dans un sommeil profond. À l'aide de matériels sophistiqués, des cisailles très spécialisées, ils arrivent à sauter les verrous des portes de leurs victimes.
Dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre, le domicile du Proviseur du Lycée Dioba Diarra, en la personne de Yacouba Zan Coulibaly, sis dans les locaux du Lycée, lui-même situé à un kilomètre de la ville, fut l'objet d'un vol qualifié. Pour la circonstance, les voleurs emporteront une moto Jakarta, un téléphone portable et d'autres objets. L'intéressé dit s'être endormi aux environs de minuit et demie alors que d'ordinaire il est plutôt un couche-tard. A le croire, le voleur aurait agi en véritable connaisseur de la maison devant la minutie de son mode opératoire.
Il cisailla la porte par derrière avant de s'introduire dans le salon et dans la chambre à coucher pour s'occuper du sac à main de l’épouse du Proviseur posé dans un endroit discret. Il est revenu dans le salon et s'est mis à fouiller tranquillement tous les recoins du sac. Une somme importante a été emportée avec des briquets, un couteau-canif et d'autres objets de grande valeur.
Le visiteur nocturne a coupé également les fils de connexion du téléphone fixe du domicile et amena le combiné, abandonnant le reste sur les fauteuils.
Quelle ne fut la surprise du Proviseur à son réveil aux environs de 8 heures! Alors qu'il est habituellement sur pied dès 6 heures. Quand il retrouva ses esprits, il appela le Commissaire par téléphone pour une déclaration de perte.
Deux jours plus tard, le comptable de la station ORTM Koulikoro et une dame vivant dans la même concession que celui-ci ont reçu la visite des malfrats sanctionnée par le vol de leurs motos Jakarta.
Ce qui parait curieux, à part le Proviseur, aucune déclaration n'a été faite par les plaignants au poste de police. Le Commissariat de Koulikoro, qui manque cruellement de moyens, surtout de locomotion, n'a, pour le moment, effectuéaucune une patrouille ne serait-ce que pour dissuader les malfaiteurs. Pour rappel, entre 2005 et 2008 Koulikoro vivait la même situation. Mais la police, grâce à sa perspicacité et malgré ses maigres moyens, est parvenue à retrouver quelques motos et mettre sous les verrous les voleurs. En attendant de trouver une solution idoine pour exorciser définitivement le spectre de la peur, les jeunes de certains quartiers entendent se donner les moyens pour sécuriser leurs quartiers. La population de Koulikoro continue de dormir d'un seul œil.
Zoumana NAYTE
Correspondant à Koulikoro
Quelle est votre réaction ?
